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03 mars 2020

Mélanie Savage - msavage@medialo.ca

Marie-Christine, la Fermière atypique

JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES

Elle a 37 ans, elle écoute du heavy métal et elle ne s’empêche pas de lâcher un juron de temps en temps. Ce n’est pas le portrait que l’on se fait d’une membre de Cercle de Fermières. Pourtant, Marie-Christine Dessypris œuvre à celui de La Plaine depuis 12 ans déjà et en assure même la présidence pour un deuxième mandat.

Dans le local du Pavillon Napoléon-Gauthier qu’occupe le Cercle de Fermières La Plaine, Marie-Christine est dans son élément. Elle y est d’ailleurs présente une trentaine d’heures en moyenne par semaine, « mais l’été, je prends congé quand c’est possible », précise-t-elle. Après nous avoir fait faire le tour du propriétaire et nous avoir donné une sympathique leçon de tissage traditionnel, elle se raconte.

Polytraumatisée

En septembre 2008, Marie-Christine est gravement blessée dans une collision frontale à 110 km/h. Polytraumatisée, souffrant de plus de 40 fractures et d’un traumatisme crânien, elle montre dès lors des pertes cognitives, des pertes de mémoire, une perte de la parole, une hypersensibilité auditive et bien d’autres maux. Plus difficile encore, elle perd la vie qu’elle avait jusqu’alors connue. « J’occupais trois emplois, dont le poste de superviseure dans un grand centre d’appels. J’étais toujours dans la performance, dans l’adrénaline, et j’aimais ça », raconte celle qui a depuis été déclarée invalide à vie. Le jugement de l’entourage se révèle une autre difficulté à affronter. « Les séquelles d’un traumatisme crânien sont méconnues, car elles ne sont pas visibles, et celles qui sont permanentes causent des limitations mal comprises par l’entourage. C’est difficile autant pour les proches que pour la personne accidentée », dit-elle. Marie-Christine aura alors besoin de cinq ans de réadaptation. Un jour, afin de pratiquer sa motricité, l’ergothérapeute lui apporte un projet de rotin à tresser. « Mais elle n’en avait jamais fait et n’y comprenait rien, se rappelle, en riant, la jeune présidente. J’ai ouvert le livre d’instructions, puis je l’ai fait facilement. » L’ergothérapeute a alors eu l’idée du Cercle de Fermières pour l’aider dans sa réadaptation. « Au début, je restais 30 minutes au local et j’étais brûlée. » Aujourd’hui, elle ne compte pas ses heures… tant que le corps suit. Pour ce qui est de la différence d’âge, la majorité des membres étant âgées de plus de 50 ans, Marie-Christine n’en fait aucun cas. « Depuis le jour 1, je n’ai jamais senti la différence d’âge. D’abord, on est toutes ici parce qu’on partage les mêmes intérêts. Ensuite, j’ai peut-être 37 ans, mais mes os en ont 137! Je ne me suis jamais sentie jugée dans mes douleurs ici! »

Sa grande fierté

Simple membre en 2008, la Terrebonnienne n’a pas cessé de multiplier ses engagements par la suite : membre du conseil d’administration, responsable des communications, puis des arts textiles, vice-présidente, présidente par intérim, présidente, sans compter son implication à la fédération régionale. Parmi ses accomplissements au Cercle, Marie-Christine Dessypris est particulièrement fière de ton titre de lauréate du Prix d’excellence provincial des Arts textiles en 2018. Toutefois, c’est vraiment l’Expo-Vente Country qui occupe une grande part de son temps et de son esprit. « C’est le projet dont je suis le plus fière. J’ai créé cet événement pour la communauté et pour faire rayonner nos artistes et artisans. La 5e Expo-Vente Country présentée par le Cercle de Fermières La Plaine aura lieu les 17 et 18 octobre 2020, et nous en profiterons pour fêter le 55e anniversaire de fondation du Cercle », dévoile la présidente, qui invite les gens à lui écrire à expoventecountry@gmail.com pour davantage d’information. Quant aux activités du Cercle lui-même, on s’en informe au 450 941-1669 ou sa la page Facebook. Tout ce travail bénévole, la Terrebonnienne l’accomplit de bon cœur et pour donner au suivant. « Par mon implication, je donne ce que j’ai reçu. Je n’étais plus capable de parler, d’entendre, de lire… Toutes ces dames se sont mises ensemble pour me dire qu’elles aussi, elles avaient des limitations. J’ai alors réalisé que je n’avais pas grandi, cheminé, d’avoir pleuré et crié. Le Cercle m’a sortie de chez nous, m’a permis de briser l’isolement et ça, c’était vital », admet-elle, reconnaissante.

Commentaires

14 septembre 2020

Diane Guité

Quelle fille formidable! Bravo d'avoir si bien évolué dans ce parcours si difficile... Félicitations

14 septembre 2020

CHristine Ferguson

Un bel article qui ne se limite pas au superficiel. Merci.

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