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17 décembre 2019

Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca

Ode à la vie de Lhasa

Bourrée de talent, elle est morte trop jeune. D’un cancer du sein à l’âge de 37 ans. Elle a malgré tout eu le temps de laisser sa marque à travers trois albums, lesquels ont inspiré artistiquement, mais surtout humainement Pierre-Paul Savoie, qui a donné vie à Danse Lhasa Danse.

Créé il y a quelques années déjà, le spectacle coproduit par Coup de cœur francophone et PPS Danse, compagnie de Pierre-Paul Savoie, remonte sur scène pour souligner à la fois le 10e anniversaire du décès de Lhasa de Sela – survenu le 1er janvier 2010 – et le 30e anniversaire de PPS Danse. «J’appelle ça une recréation», évoque le metteur en scène de Danse Lhasa Danse, qui n’a pas été présenté depuis cinq ans. «J’ai voulu reprendre le spectacle, mais entre-temps, mon sens artistique s’est raffiné, alors on retrouve quatre nouvelles chansons et plein de nouvelles chorégraphies», dit-il de la version 2.0 du spectacle qui sera présenté au Théâtre du Vieux-Terrebonne le 18 janvier. Si le contenu de la production n’est donc pas tout à fait le même qu’à l’époque où elle a été montée, les raisons de la présenter, elles, demeurent. «Au moment où Lhasa est morte, j’ai trouvé ça tellement triste! C’est quelqu’un qui vivait [pleinement] et qui avait beaucoup de charisme, de force de caractère et d’âme. Je m’étais dit : "Quel talent qui disparaît!" Elle avait encore beaucoup à dire», croit-il. Puis, il a pris le temps de réécouter son œuvre. «Ça m’a vraiment touché. Elle m’apprenait beaucoup sur le sens de la vie et parlait d’un tabou de société, la mort, d’une façon dont je n’avais jamais entendu en parler. Avec philosophie et poésie», se remémore l’homme qui affirme avoir compris ce qu’était la mort au contact des pièces de la chanteuse américano-mexicaine arrivée au Québec à l’âge de 19 ans. «La mort, c’est quitter un monde pour un autre monde», résume-t-il avec sérénité. Dans le spectacle, explique-t-il, on entend la voix de Lhasa raconter que son père lui disait que l’enfant dans le ventre de la mère voyait la naissance comme la mort, alors qu’il s’agit simplement d’un passage. Après qu’une vie s’éteint, une autre prend forme. «Pour moi, ça a été une vision. Une hypothèse qui m’a rassuré, reconnaît-il. La mort nous met en relation avec le cycle de la vie, comme celui qu’on observe dans la nature.» Bien que la mort fasse partie de la vie, c’est surtout cette dernière que met de l’avant Danse Lhasa Danse, que l’on décrit d’ailleurs comme une ode à la vie. «Il y a comme un cheminement vers la mort à travers les chansons de Lhasa parce qu’elle raconte son expérience, mais en même temps, ce que je vois chez le public, c’est la réalisation profonde et intime d’être vivant, illustre le créateur. Parler de la mort nous fait sentir vivants.» [caption id="attachment_108530" align="alignnone" width="444"] «Danse Lhasa Danse» rend hommage à celle qui invite à célébrer la vie en toute sérénité : Lhasa de Sela. (Photo : Tshi)[/caption]

Rencontre multidisciplinaire

C’est par l’entremise de cinq musiciens, de trois chanteurs et de sept danseurs que le chef d’orchestre, avec «beaucoup d’humilité», soutient-il, rend hommage à celle qui invite à célébrer la vie en toute sérénité. Tel un chœur dans une cathédrale, la danse, les mots et la musique se fondent en une seule voix. Bïa, Alexandre Désilets, Geneviève Toupin et Karen Young interprètent 23 pièces de Lhasa durant le spectacle qui est entrecoupé d’extraits de la principale intéressée. «C’est une rencontre entre musiciens, chanteurs et danseurs. Tous travaillent ensemble. Parfois, les chanteurs entrent même dans la danse. J’ai essayé de créer une cohésion et une synergie qu’on ne voit pas souvent. Ce sont pourtant des compléments naturels», assure le metteur en scène qui soulève aussi positivement la mixité des styles musicaux : folk anglophone, musique latine, chansons françaises. «Lhasa allait même parfois vers le gospel. On sent bien à quel point elle s’est approprié différents styles», laisse savoir l’artiste. Il soutient par ailleurs qu’on ne doit pas nécessairement connaître la source inspiratrice du spectacle pour l’apprécier pleinement. «On doit surtout vouloir en apprendre sur la vie. Et c’est une belle occasion de la découvrir», conclut-il.

***

Pour assister au spectacle Danse Lhasa Danse, présenté au Théâtre du Vieux-Terrebonne le 18 janvier à 20 h, procurez-vous des billets au 450 492-4777 ou en visitant le www.theatreduvieuxterrebonne.com.

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