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22 octobre 2019

Mélanie Savage - msavage@medialo.ca

Quasi majoritaire?

Les résultats électoraux montrent indéniablement un retour éclatant du Bloc Québécois. Le discours positif du chef Yves-François Blanchet a fait mouche. Le Bloc est revenu à la vie, lui qui a été enterré plus d’une fois au cours des huit dernières années. C’est le Phénix qui renaît de ses cendres.

La délégation bloquiste fera grand bruit à Ottawa et sera le porte-étendard des revendications du Québec et du gouvernement Legault, mais son pouvoir sur les prises de décision sera somme toute réduit. Je m’explique. Plusieurs n’ont pas compris le discours triomphal de Justin Trudeau. Personnellement, je le comprends très bien. Il s’attendait à une déconfiture bien plus importante de sa formation politique. Ce n’est pas le cas. Si son gouvernement est minoritaire, il l’est de bien peu. Malgré le fait qu’ils terminent au deuxième rang sur le plan du vote populaire au pays, les libéraux comptent un solide contingent de 157 députés. Il ne lui en manque que 13 pour obtenir des votes majoritaires à ses projets de loi. En considérant que Jody Wilson-Raybould est libérale dans l’âme, on en est à 12. Pour son plus grand bonheur, Justin Trudeau voit le NPD obtenir des résultats décevants et vivre une quasi-disparition de l’échiquier politique québécois. Cette formation, dont les politiques sont très proches de celles du PLC, a cependant assez de députés pour soutenir le programme de gauche des libéraux. Trudeau fera bien des concessions, mais ces partis sont faits pour s’entendre. Au Parlement, le NPD aura la balance du pouvoir, pas le Bloc Québécois. Malgré les excellentes nouvelles qu’a accueillies le Bloc, ce dernier n’aura que peu d’impact sur les décisions de cette alliance PLC-NPD. Cela n’empêchera pas le parti souverainiste-nationaliste de dénoncer les écarts de conduite du gouvernement Trudeau. Et il y en aura. Une grande partie des programmes libéral et néo-démocrate empiète joyeusement sur les compétences provinciales. Au Québec, le PLC a amassé plus de voix et de circonscriptions que le Bloc, ce qui était loin d’être attendu en fin de campagne. Les bloquistes les plus optimistes espéraient jusqu’à 50 circonscriptions. On en est à 34. La formation souverainiste aura une voix forte comme troisième force politique sur le plancher du parlement. Le message des Québécois de langue française aura son porte-voix. Il reste à voir si la nouvelle alliance de gauche à Ottawa mettra de l’eau dans son vin pour amadouer les nationalistes québécois. Pariez que non. De la chicane entre Québec et Ottawa, le Bloc n’a rien contre ça. C’est son pain et son beurre pour faire avancer la souveraineté. Malgré qu’ils aient amassé plus de voix que les libéraux, les perdants de ce scrutin sont les conservateurs. Je les vois mal d’ailleurs regagner du terrain sans un appui véritable au Québec. Avec un chef de l’Ouest et un programme suspect sur les plans social et environnemental, le PCC a bien des croûtes à manger pour amadouer les Québécois. Finalement, je doute qu’on reparte vite en élections. Certains parlent de 12 à 18 mois. Selon moi, ça prendra deux ans et demi, voire trois, mais je doute qu’on se rende à quatre ans. Tout dépendra de la bonne entente entre libéraux et néo-démocrates. Les militants sont épuisés et les caisses électorales sont vides, en particulier au Bloc et au NPD. Les chefs semblent bien en selle, mis à part les verts. Elizabeth May, qui a vu sa formation contre-performer, a déjà laissé entendre qu’elle pourrait donner sa place. Charisme recherché… Quant au Parti populaire, il disparaîtra aussi vite qu’il est apparu, au grand bonheur des conservateurs. Ce ne sera pas une grande perte.

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