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05 juin 2018

QUE SONT-ILS DEVENUS? : Jean-Guy Lapointe, le battant inspirant

©Si Jean-Guy Lapointe a dû faire plusieurs deuils depuis la perte de ses deux bras, rien n'allait l'empêcher de continuer à être actif et de mordre dans la vie. (Photo : Jean-Marc Gilbert)

Dans cinq ans, Jean-Guy Lapointe aura vécu la moitié de sa vie sans ses deux bras. Il y a 37 ans, ce monteur de lignes a reçu une décharge électrique de 14 000 volts alors qu'il se trouvait dans une nacelle mal isolée. Aujourd'hui, à 79 ans, il court toujours dans les rues de Terrebonne quelques fois par semaine, été comme hiver.

M. Lapointe était surpris lorsque nous l'avons contacté pour une entrevue. Il a accepté pour une raison : «J'espère en inspirer d'autres», dit-il, faisant référence à ceux qui devront, un jour, se faire amputer un membre.

Impossible de ne pas ressentir une certaine admiration lorsqu'on rencontre l'homme et que l'on écoute son histoire. L'accident  est arrivé le 23 avril 1981. C'était une journée de travail normale pour M. Lapointe. Sans savoir que la nacelle dans laquelle il se trouvait était mal isolée, M. Lapointe a agrippé un fil dans lequel il y avait toujours du courant. «La décharge est entrée par le bras gauche et sortie par le droit. J'avais les deux bras calcinés», raconte-t-il.

M. Lapointe se souvient en partie seulement des «douleurs atroces» ressenties lors de son transport à l'hôpital, puisqu'il a perdu connaissance à un certain moment. Quelques jours plus tard, on lui annonçait qu'il allait devoir être amputé. «Par miracle, aucun autre organe n'a été touché. Mon cerveau était intact», relate l'homme de Terrebonne.

Réapprendre à vivre

Jean-Guy Lapointe a dû réapprendre à marcher. Puis à courir, 50 pieds (15 mètres) à la fois. «C'est plus difficile de garder l'équilibre sans bras», fait-il remarquer. Depuis, il a besoin d'aide 24 heures sur 24. Malgré certaines adaptations à sa maison, comme une porte d'entrée automatique, sa femme, Monique, a dû prendre sa retraite beaucoup plus tôt que prévu.

Ce qui a été le plus difficile, pour M. Lapointe, a été d'affronter le regard des autres et de recommencer à sortir de chez lui. «Durant les premières années, tu ne t'habitues pas, tu as honte de sortir. Je pouvais même devenir agressif parce que je ne l'acceptais pas. Aujourd'hui, je me sacre de tout ça. J'ai réussi à faire une belle vie et c'est ça qui est important.»

La résilience et le retour au sport

Tout est devenu plus facile avec le temps. Peu à peu, il a recommencé à jouer au golf avec un bâton qu'il pouvait fixer sur un plastron. En penchant le haut de son corps, il pouvait frapper la balle en se balançant le torse. S'il a arrêté le golf il y a quelques années, il n'a pas toutefois pas arrêté de courir!

Encore trois à quatre fois par semaine, il enfile ses espadrilles et court entre 30 et 50 minutes. Depuis des années, il ne reçoit que des messages d'encouragement. Certaines personnes, qu'il ne connaît même pas, l'interceptent parfois pour lui dire qu'il est inspirant. «Il y a en a plusieurs qui me font des pouces en l'air. Je leur réponds que moi, je ne peux même pas faire ça», rigole-t-il, prouvant qu'il n'a rien perdu de son sens de l'humour.

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