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29 novembre 2016

QUE SONT-ILS DEVENUS: La liberté de Germain Bergeron

Artiste sculpteur marquant depuis les années 60, Germain Bergeron est de la trempe des Vaillancourt, Trudeau et Bélanger. Ses œuvres sont érigées dans de nombreux endroits au Canada. Et si vous avez marché sur l’Île-des-Moulins, vous en avez certainement aperçu deux, la «Dame Blanche» et l’immense «Don Quichotte». Si cette dernière œuvre se tient maintenant devant le Collège L’Assomption, la «Dame Blanche», elle, est toujours bien en vue à l’extrémité ouest de l’île, dans l’étang Masson.

Nous avons rencontré Germain Bergeron, ancien résident de Terrebonne, dans sa nouvelle demeure de Mirabel. Un endroit rempli d’espaces verts où les chevaux sont pratiquement libres de trotter et galoper. Une liberté que Germain Bergeron a toujours ressentie et qu’il a transmise à ses trois enfants.

La passion de l’art

Ancien frère de la congrégation de Sainte-Croix, l’appel de l’art aura été puissant dans la vie du sculpteur. Il a accroché sa soutane à l’âge de 33 ans. Germain Bergeron a enseigné le latin, le français et les arts, au Québec et aux États-Unis. Cependant, l’art a toujours été sa passion et l’a toujours rendu heureux.

Germain Bergeron était un marginal, un souverainiste convaincu, philosophe et fidèle admirateur de Félix Leclerc, mais surtout, il a été un homme libre.

Père de trois enfants, Germain Bergeron a su leur transmettre sa philosophie de liberté. Il leur a surtout transmis l’amour de l’art. Sophie, artiste peintre bachelière en arts, expose ses toiles à L’Assomption; Renaud fait du dessin animé 3D et Roxanne est en cours d’écriture d’un bouquin.

Souvenirs d’enfance

«Aussi loin que je me souvienne, j’entends encore le son du "grounder". Mon père créait et nous, jeunes, on se sentait vraiment libres, une enfance que je n’aurais jamais pu souhaiter meilleure», nous raconte Roxanne Bergeron. Le paternel demeure humble. Il reconnaît le talent immense de ses enfants, mais ne s’en approprie pas la raison. «C’est évidemment une grande fierté. En fait, on peut dire c’est une prolongation de mes réalisations.»

Qu’est-ce qui l’inspirait? «Ce qui m’entourait. En fait, l’idée se présentait et je l’interprétais à ma façon. C’est comme une dame enceinte. Pendant la grossesse, elle se demande comment sera l’enfant, mais ce n’est qu’à la naissance qu’elle saura tout. La création, c’est un peu la même chose. Je ne savais jamais ce que c’était pour donner. Tant que ce n’est pas terminé, c’est en mouvement, en cours et donc pas encore à point. La signature vient lorsque l’artiste est satisfait», mentionne M. Bergeron.

«Et lorsque je suis satisfait, poursuit-il, je passe à autre chose, à une autre œuvre qui était déjà en marche dans l’imagination.»

«Don Quichotte»

L’œuvre «Don Quichotte» demeure, pour Germain Bergeron, la réalisation qui aura été la plus marquante dans sa carrière. Exposée lors de l’Expo 67 à Montréal, elle a été transportée jusqu’à l’Île-des-Moulins par hélicoptère. Roxanne se souvient de ce moment.

Le «Don Quichotte», symbole de justice sociale, un peu à l’image de l’artiste, non conventionnel, idéaliste et en quête de liberté. «"Don Quichotte", c’est un autoportrait ou une autosculpture», nous dit le sculpteur.

Bien que fier de la carrière qu’il a connue, Germain Bergeron est toujours surpris de l’intérêt et la reconnaissance qu’on lui témoigne. «C’est remarquable, ce sont des pièces (les sculptures) hors de leur temps, mais qui restent, et les gens s’en approprient encore. C’est vraiment fabuleux.»

Germain Bergeron aura 83 ans le 18 décembre. Après une vie remplie d’imaginaire réalisé, l’artiste se repose dans sa nouvelle demeure, entourée d’une nature paisible.

Nous n’avons pas parlé de toutes ses œuvres, ni même de son ancienne demeure de Terrebonne,la «Bergeronne». Germain Bergeron nous a plutôt parlé d’art, de création et d’imaginaire. Rencontré cet homme, c’était de rencontrer une partie des raisons pourquoi nous existons.


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