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01 mars 2016

QUE SONT-ILS DEVENUS? La tigresse de l'arène enseigne la lutte aux collégiens

©Martine Dugrenier est fière de son parcours d'athlète et poursuit sa carrière d'enseignante animée de la même détermination. (Photo : archives - Comité olympique canadien)

MARTINE DUGRENIER

Souffrant d'une limitation à l'épaule gauche qui ne lui permet pas de lever son bras plus haut que son cou, la lutteuse olympique Martine Dugrenier a été poussée vers une retraite hâtive. Puisqu'elle enseignait déjà l'éducation physique au Collège Vanier depuis 2009, l'athlète savait bien qu'elle se consacrerait à l'enseignement comme seconde carrière.

Martine Dugrenier, qui a grandi dans le quartier Saint-François, à Laval, a été la première Québécoise à participer aux Jeux olympiques en lutte féminine. C'était en 2008, à Pékin. Elle a alors échappé le bronze avec moins de cinq secondes à faire à son dernier combat, en concédant un point à l'adversaire. À Londres, quatre ans plus tard, la lutteuse a également terminé au pied du podium.

Ce fut d'ailleurs sa dernière compétition de niveau international. Blessée à l'épaule, elle est passée sous le bistouri deux fois, soit en décembre 2012 et 2013.

«J'avais espoir de faire un retour à la compétition. Les médecins m'ont fait croire que ce serait possible. Mais malgré la très longue réhabilitation, j'ai perdu de la mobilité dans mon épaule», dit celle qui a officialisé sa retraite en mai 2015.

Seule distinction manquante

N'eût été cette limitation, la championne du monde en 2008, en 2009 et en 2010, sans parler de ses autres titres, aurait possiblement pu participer aux JO de Rio, cet été, une dernière chance d'ajouter la seule récompense manquante à son tableau de chasse : une médaille olympique.

«C'est certain que j'aurai toujours l'impression qu'il me manque une médaille. Mais même si j'avais gagné le bronze, je me dirais qu'il me manque l'argent ou l'or. Avec le recul, je suis très fière de ce que j'ai accompli», explique sereinement l'athlète aujourd'hui âgée de 36 ans.

«C'est difficile pour mon cœur d'athlète, mais ça n'aurait rien changé à la personne que je suis dans la vie de tous les jours. Une médaille olympique, ça ne te donne pas un emploi à vie», ajoute celle que son frère, Pascal, surnommait affectueusement «la tigresse de l'arène», dans une chanson écrite en son honneur.

Transmettre la passion

Pendant que la Lavalloise raflait tous les titres sur son passage, en 2009, elle a commencé à enseigner l'éducation physique au Collège Vanier, un cégep anglophone de Montréal.

Volleyball, conditionnement physique, natation : elle a donné des cours dans plusieurs disciplines. Son but premier est de transmettre la passion du sport, toutes disciplines confondues.

«Je leur donne les outils pour leur donner envie de poursuivre une activité physique lorsqu'ils quitteront le cégep. Souvent, avec l'université, les gens ont tendance à mettre l'activité physique de côté par manque de temps. Quand je vois des gens poursuivre, c'est ma plus grande satisfaction», dit-elle.

Par ailleurs, elle n'a jamais fait jamais référence directement à sa carrière de lutteuse qu'elle menait en parallèle.

«Je voulais que mes étudiants me voient comme une enseignante plutôt que comme une athlète, même si certains finissaient par le découvrir au fil du temps», sourit Mme Dugrenier.

Initiation à la lutte

Depuis un an et demi, des cours d'initiation à la lutte se sont ajoutés à l'horaire de l'enseignante.

«Les premiers étudiants étaient craintifs et ne savaient vraiment pas à quoi s'attendre. Mais à la fin, ils étaient contents d'avoir suivi le cours. Le mot s'est passé d'une session à l’autre et en ce moment, j'ai 25 personnes dans ma classe», dit-elle.

Mme Dugrenier, qui a conservé des liens étroits avec l'équipe olympique canadienne, n'écarte pas, éventuellement, de devenir entraîneuse pour une ou des athlètes de haut niveau qui suivront ses traces. Le fait est qu'il est difficile d'avoir un emploi à temps plein dans ce domaine précis.

«C'est un processus à long terme, mais ça fait partie de mes plans», conclut l'athlète.

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