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01 mai 1999

Québec et Ottawa honorent trois Moulinois pour leur acte de

bravoure

Des gens extraordinaires ont vécu une semaine extraordinaire la semaine dernière. Jean-François Legault de Mascouche, ainsi que Paul-André Boucher et Roger Laliberté de La Plaine ont été honorés pour un acte héroïque, un geste de bravoure posé en 1997. MM. Legault et Boucher ont reçu, le 10 mai à Ottawa, la Médaille de bravoure à Ottawa des mains du Gouverneur général M. Roméo LeBlanc et le 15 mai, ces deux hommes courageux et M. Laliberté participaient à l'Hommage au civisme en présence du ministre des Relations avec les citoyens et l'Immigration, Robert Perreault.

Gilles Bordonado

Jean-François sauve la vie de son père

Agé d'à peine 14 ans, le Mascouchois Jean-François Legault a sauvé son père d'une mort certaine le 27 juillet 1997. Jouant dans la piscine avec sa mère et sa soeur, pendant que son père nettoie le filtre à air de son tracteur dans le garage situé à 15 mètres de là, il entend une explosion qui projette son père au fond du garage. L'adolescent sort de l'eau et voit celui-ci couvert de flammes. Il va chercher un seau et l'arrose à deux reprises, malgré les commandements de son père qui le conjure de s'en aller, craignant que les flammes ou une autre explosion n'emporte son fils. Poussé par un courage hors du commun, Jean-François s'engouffre à l'intérieur et tire son père hors du garage d'une seule main.

M. Legault, brûlé aux deuxième et troisième degrés sur 66 % de son corps, sera entre la vie et la mort pendant 48 heures avant d'être maintenu pendant deux mois dans un coma provoqué pour lui éviter les terribles douleurs de ses blessures. Il restera six mois au département des grands brûlés de l'Hôtel-Dieu. Très bien entouré par sa famille, M. Legault remonte la pente lentement, mais sûrement. Malgré ses blessures aux jambes, il a recommencé à marcher et il poursuit sa réhabilitation.

Il y a bien les cicatrices et la rééducation, mais il reste surtout la vie, une vie si précieuse. Il a une très grande fierté pour son fils. Il apprécie à sa juste valeur son geste courageux: "Sans lui je ne serais pas ici", dira-t-il simplement.

Pour le père et le fils, ces médailles ont été des moments fort en émotions. Ils se sont remémoré ce 27 juillet 1997 nombre de fois. "Ça nous fait un pincement au coeur. Mais avec la remise de ces médailles, la page est tournée. On a fait du bien avec un mal. On passe à autre chose...", conclura Jean-François, qui avoue que bien peu de chose le rende nerveux désormais. Le jeune homme en a vu d'autres...

Il stoppe un agresseur au péril de sa vie

La vie de Paul-André Boucher, de La Plaine, a été bouleversée le 16 mai 1997. Alors qu'il s'arrête au volant de son autobus de la STCUM au Métro Villa Maria, il remarque un confrère, Claude Bergeron, aux prises avec un jeune individu qui le poignarde à deux reprises. Le jeune venait de battre violemment son ex-petite amie, quand l'infortuné chauffeur a voulu l'aider. Le suspect, pris de panique, prend ses jambes à son coup. Paul-André Boucher, voyant son confrère en difficulté, fait trébucher le suspect et l'immobilise au sol avec un autre citoyen, Marc Beaulieu. A deux reprises, le suspect tentera de poignarder M. Boucher. Heureusement la lame à cran d'arrêt du poing américain ne s'ouvrira pas.

M. Boucher avoue n'avoir jamais songé au danger. Il a simplement vu qu'un confrère était en danger et que les environs de la station de métro étaient bondés d'enfants: "Je ne voulais pas qu'il se mette à attaquer n'importe qui."

Le Plainois souligne que ces honneurs lui font un petit velours et c'est avec une fierté certaine qu'il les accepte. Humblement, il citera quelques cas d'autres médaillés pour dire que certains gestes étaient bien plus extraordinaires que le sien...

Ce père de trois garçons et de trois petits-enfants (des garçons) a cessé de travailler pendant trois mois et demi suite à l'incident. Il a suivi aussi 10 sessions avec une psychologue, une thérapie qui l'a remis solidement sur ses pieds. Cet homme courageux, qui a oeuvré pendant 35 ans dans la restauration, adore son travail de chauffeur d'autobus et c'est avec plaisir qu'il a repris son emploi. La vie a repris son cours...

Roger Laliberté sauve deux pêcheurs

C'est le 1er juin 1997 que Roger Laliberté, en voyage de pêche au réservoir Château Vert dans la région de La Tuque, s'est trouvé confronté à une situation d'urgence où il a fait preuve de beaucoup de sang-froid et de courage.

Il se promenait aux abords de la rivière Manouane dans son véhicule tout terrain lorsqu'il entend des cris de détresse. Il s'approche de la rivière pour constater que deux pêcheurs venaient d'être emportés par le courant pour se retrouver en bas d'un barrage, leur chaloupe renversée. Le courant très fort les a précipités au bas de la chute de 50 pieds où un puissant remous avait fait chavirer leur embarcation.

Voyant que d'autres personnes s'élançant pour chercher du secours, il décide de secourir les pêcheurs. Il trouve une embarcation non cadenassée, lance le moteur et, sans gilet de sauvetage, dirige la chaloupe vers les deux hommes. Le plus âgé des deux, en état de panique et à bout de forces, s'agrippe à l'embarcation et passe près de la faire chavirer. Roger, qui ne sait pas nager, hisse l'autre pêcheur et les ramène, tous deux, à la rive. A la demande des pêcheurs, il retourne récupérer, avec succès, leur chaloupe et le matériel que le courant a emportés, une nouvelle lutte acharnée contre le courant. L'homme vient de passer les trois heures les plus intenses de sa vie! Sans réfléchir, il vient d'accomplir un exploit que peu de gens auraient osé faire: "Quand on voit ça se passer, il faut faire quelque chose, on ne peut pas ignorer ça!"

Le soir, Roger Laliberté est allé voir les pêcheurs mais ceux-ci, sous l'effet du cognac qu'on leur a administré, le reconnaissent à peine... Et lorsqu'il passe les voir le lendemain, les rescapés sont endormis! Les deux hommes, préférant sans doute faire une croix sur cette histoire, n'ont jamais cherché à reprendre contact avec lui.

N'eut été de son frère Normand, qui a fait une demande pour la Médaille du civisme, personne n'aurait entendu parler de cet acte d'héroïsme. L'an dernier, après la rencontre d'un enquêteur, Roger a appris qu'on lui décernait cet honneur: "J'ai eu le sentiment d'être une vedette du matin jusqu'au soir. Nous avons été vraiment bien traités!", confie Roger Laliberté.

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