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08 février 2005

Rien ne va plus au conseil des commissaires

Après le comité exécutif, c’est maintenant au tour de la direction générale d’être au centre d’une profonde discorde au sein du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Affluents (CSA).

Éric Ladouceur

Rappelons les faits. Le 21 décembre 2004, lors d’une séance ordinaire, les commissaires votent pour la dissolution du comité exécutif de la CSA. Le prétexte? Le président de ce comité, Yves St-Denis, semble semer la discorde.

Dissolution de l’exécutif

Au cours de cette séance, Michèle Ross, vice-présidente du comité exécutif et conseillère indépendante, dénonce Yves St-Denis, à qui plusieurs attribuent la responsabilité du départ du directeur général, Denis Roy.

Ce geste signifiait concrètement que l’équipe du Rassemblement scolaire des Moulins (RSDM), le parti d’Yves St-Denis et de Pierrette Beauvais (encore?), perdait la majorité au conseil, Mme Ross étant celle qui faisait pencher la balance d’un côté (Équipe Whittom) ou de l’autre (RSDM).

Pourtant, comme le fait remarquer le commissaire Michel Gratton, «Denis Roy ne s’est jamais plaint des agissements d’Yves St-Denis et "bang", là c’est de sa faute si le directeur général s’en va. Pourquoi M. Roy n’a jamais dit au conseil que ça ne fonctionnait pas avec l’exécutif? Est-ce que ça se peut qu’il ait juste décidé de changer d’emploi?» souligne M. Gratton, qui a d’ailleurs démissionné de l’Équipe Whittom pour signifier son désaccord avec «l’utilisation qu’a faite Mme Whittom de toute cette affaire afin de déloger Yves St-Denis».

Denis Roy n’a jamais voulu commenter la situation, et Mme Ross s’est excusée publiquement pour les propos qu’elle a tenus à l’endroit de M. St-Denis.

Toujours lors de la séance du 21 décembre, Pierrette Beauvais, présidente du conseil, a, elle aussi, signifié son désaccord avec M. St-Denis et a donné son appui à ceux et celles qui exigeaient la fin du mandat du comité exécutif.

À ce moment, c’est le commissaire Germain Latendresse qui entre en scène. En étroite collaboration avec Lucette Whittom (Mme Whittom l’a repris quelques fois lorsqu’il formulait sa proposition), il propose que le conseil vote sur la dissolution de l’exécutif. Sans l’appui de Michèle Ross, habituellement proche du RSDM, et sans celui de Pierrette Beauvais, le comité est dissous et Yves St-Denis est délogé.

La direction générale

Arrive le 18 janvier 2005. Les commissaires doivent commencer à se pencher sur le choix du prochain candidat. Ils décident de former un comité de sélection qui se penchera sur la question afin de proposer le candidat idéal. On ne parle ici que de l’intérim.

Pour respecter l’équilibre politique, deux commissaires de chacune des équipes : Marc Tassé, du RSDM, et Daniel Thiffault, commissaire indépendant mais proche du RSDM, ainsi que Lucette Whittom et Lorraine Dépelteau, de l’Équipe Whittom.

Le 3 février, Marc Tassé et André Gailloux, deux commissaires du RSDM, décident de convoquer une séance extraordinaire pour procéder à l’élection du prochain directeur général intérimaire. Lors de cette séance, Pierrette Beauvais fait volte-face et quitte l’assemblée pour signifier son désaccord. Que s’est-il passé entre les deux séances?

Selon Mme Beauvais, Daniel Thiffault, vice-président du conseil et membre du comité de sélection, aurait négocié de gré à gré avec Thomas Duzyk, un candidat pressenti par une majorité de commissaires. «Le 18 janvier, nous avons formé un comité qui n’avait pas pour mandat de négocier de gré à gré. Les commissaires avaient fait la recommandation de faire une sélection en respect avec les employés internes, et je voyais bien que ça n’avait pas été respecté. C’est pourquoi j’ai quitté», explique Mme Beauvais, qui, avec l’aide de Lucette Whittom et de ses commissaires, a annulé le quorum et donc le vote.

Pour appuyer sa décision, Mme Beauvais a également reproché à MM. Thiffault et Tassé d’avoir boycotté une réunion du comité de sélection pour une rencontre avec les trois directeurs généraux adjoints de la CSA. Pourtant autant M. Tassé que M. Thiffault prétendent avoir prévenu tout le monde de leur absence avec preuve à l’appui.

L’autre version

En entrevue, MM. Thiffault et Tassé donnent une autre version des faits. «Mme Beauvais utilise l’annulation de la réunion de mardi pour justifier qu’elle veut empêcher le conseil de siéger et de s’exprimer, mais elle ne fait aucunement mention des cinq autres annulations de Mmes Whittom et Dépelteau», raconte Daniel Thiffault, qui ajoute, preuve à l’appui, que Mme Whittom a refusé une rencontre pour un rendez-vous chez la coiffeuse.

Interrogée sur cette question, Mme Beauvais dit ne pas avoir été mise au courant de ces annulations. Du côté de Mme Whittom, cette dernière explique ces annulations en prétextant qu’elle était toujours contactée à la dernièrement minute pour la fixation des rendez-vous, mais il y a aussi une autre raison. «Nous, on voulait rencontrer les trois directeurs généraux adjoints pour connaître leur préférence pour le choix de l’intérim, et MM. Tassé et Thiffault refusaient», souligne Mme Whittom.

Externe versus interne

«Nous, on croit qu’un candidat provenant de l’externe est la meilleure solution dans le contexte actuel. Pour ne pas perpétuer la situation qui prévaut au conseil, on pense que ce serait préférable de nommer quelqu’un de nouveau, un vétéran d’expérience, qui peut nous aider à surmonter nos dissensions politiques», argue le commissaire Daniel Manibal (RSDM), qui ajoute que M. Duzyk, originaire de L’Assomption, possède toutes les qualités requises pour effectuer ce travail. «En plus, c’est une majorité de commissaires qui désirent sa venue», ajoute M. Manibal

Il semblerait aussi qu’un autre candidat, Jean-Pierre Ferland, ait été approché pour le poste de directeur général de la CSA, et ce, dès la mi-décembre. Joint au téléphone, M. Ferland a refusé cependant de confirmer ou d’infirmer cette information, préférant attendre que les choses se calment.

Affrontement

Comme on peut le constater, tout n’est pas noir ou blanc dans la crise qui sévit présentement au conseil des commissaires. La zone grise est effectivement très large, et c’est dans ce contexte que les deux parties s’affrontent pour le choix du prochain directeur général, et ce, seulement pour l’intérim.

Le 11 février, Denis Roy quittera son poste, et c’est Michel Dextradeur, l’actuel directeur général adjoint, qui d’office prendra sa place jusqu’à ce que les commissaires s’entendent sur le choix d’un candidat. Mais d’ici là, tout peut arriver.

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