Robert Le Blanc au pays des scarabées

Au moment où j'ai rencontré Robert Le Blanc aux Galeries de Terrebonne, il était fort occupé à répondre aux questions des nombreux passants attirés par sa magnifique collection d'insectes, de coquillages et de fossiles. Il faut dire que la taille des bestioles est assez impressionnante, Robert ayant pris soin d'apporter ses spécimens les plus spectaculaires. Fascinants pour les uns, répugnants pour les autres, les énormes scarabées rhinocéros, les superbes papillons et les inquiétantes tarentules piquent toujours la curiosité du public.

Lui est fasciné par les insectes depuis longtemps. Amant de la nature, il a commencé vers l'âge de 15 ans à ramasser pierres, fossiles, papillons, crânes d'animaux, ailes de chauves-souris et autres objets aussi intéressants. Ce goût lui est sans doute venu des fréquentes promenades en forêt que ses frères et lui faisaient en compagnie de leur père. Au retour, les garçons rapportaient toujours une belle récolte de trésors, au grand désespoir de leur mère! Peu à peu, Robert a limité sa collection aux insectes, qui sont quand même plus faciles à stocker!

La piqûre de l'entomologie

Ce qui au début était une passion est devenu au fil de ans une occupation à plein temps. C'est depuis dix ans que l'entomologiste a entrepris sérieusement l'étude des coléoptères. Et comme ce groupe est immense et qu'il est impossible de tout savoir, Robert s'est spécialisé dans l'étude des scarabées, plus précisément une sous-famille de ce coléoptère. Il a publié des études sur certains spécimens dont un qui n'avait jamais encore été décrit.

Robert Le Blanc a effectué plusieurs voyages, principalement en Amérique du Sud, dans l'Amazonie. C'est dans les forêts équatoriales en effet que se trouve le plus grand nombre d'insectes, dont la grande majorité n'ont pas encore été inventoriés.

Lorsqu'il arrive avec son filet à papillon, l'entomologiste est toujours bien accueilli. " Le filet est un peu comme un drapeau blanc, explique Robert, les gens savent que ceux qui se baladent avec ça ne sont pas des individus dangereux!" En général, le collectionneur n'a aucune difficulté à rapporter ses spécimens, bien qu'il existe une réglementation internationale concernant l'importation des insectes. Des pays comme le Brésil ou le Mexique exigent des permis spéciaux pour la collecte de certaines espèces.

Le plus beau spécimen

Au cours des dernières années, Robert a interrompu ses voyages. Lui et sa compagne Nicole ont maintenant un nouveau sujet d'émerveillement qui occupe une bonne partie de leur temps : leur petite fille de deux ans, qui aura bientôt une petite soeur. Nicole est elle aussi une grande collectionneuse. Lorsqu'ils ont emménagé ensemble, Robert se souvient d'avoir été étonné du nombre de caisses de coquillages que Nicole apportait avec elle! A la maison, ils ont une pièce entière réservée à leurs collections mais l'espace commence à manquer. A elle seule, la collection de Robert compte quelques dizaines de milliers d'insectes! Un de leurs rêves serait de trouver un endroit où leurs collections pourraient être exposées en permanence, une sorte de musée de sciences naturelles.

En attendant ce jour, Robert se déplace avec des parties de sa collection. Lui et sa compagne font des animations dans les écoles, exposent dans des lieux publics et vendent des spécimens à d'autres collectionneurs. Robert donne également des conférences et consacre beaucoup de temps à l'étude. Toujours fasciné par la nature et ses inventions, l'entomologiste de Terrebonne ne manque pas de travail. En effet, on connaît actuellement environ un million d'espèces d'insectes différentes, et on estime qu'il y en aurait encore plusieurs millions à inventorier. De quoi occuper les entomologistes de plusieurs générations! On peut joindre M. Le Blanc au 964-7114.