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16 mars 2005

Son seul espoir, le don d’organes

Un peu plus de 14 mois après son inscription sur la liste des personnes en attente d’une greffe des poumons, le Terrebonnien Pierre Fortin patiente toujours. Si, mentalement, il a conserve cette force incroyable qui lui permet de garder espoir, chaque jour il perd un peu plus de son souffle, mais promet de se battre jusqu’au bout pour la cause du don d’organes.

Éric Ladouceur

Confiné à son fauteuil presque 24 heures sur 24, Pierre, âgé de 50 ans, s’ennuie de ses outils, de l’odeur de l’huile à moteur et des nombreuses activités qui le tenaient occupé avant l’annonce, en 2003, de sa maladie, la fibrose pulmonaire idiopathique.

Déplacements difficiles

"Les journées sont longues. Ça fait exactement huit mois que je ne suis pas descendu au sous-sol chez moi, tout simplement parce que je ne serai pas capable de remonter les escaliers. Seulement manger me demande beaucoup d’énergie", raconte celui qui est constamment branché à deux machines pour l’aider à respirer.

Sa conjointe, Gina, qui a dû laisser son travail en janvier afin d’être auprès de Pierre, confie que ce dernier avait les larmes aux yeux en voyant ses voisins pelleter lors de la première tempête de neige. "Il aime tellement ça, aller dehors et bouger. C’est surtout le fait d’être là à attendre sans pouvoir rien faire qui est le plus difficile pour lui", ajoute-t-elle.

À propos de la neige qui s’accumule, le couple tient d’ailleurs à remercier leurs voisins, qui sont plusieurs à aider. "C’est pas mêlant, dès qu’un flocon tombe par terre, il y a trois souffleuses dans l’entrée", rigolent-ils.

Hauts et bas

Si, en général, Pierre et Gina restent positifs, il y a des moments où les choses sont plus difficiles. "Récemment, un homme de l’Ontario atteint de la même maladie que moi a pris la décision de se suicider. Cette histoire-là nous a mis à terre pendant quelques jours. Moi, je n’ai pas cette idée-là, mais ç’a quand même été dur à apprendre", raconte Pierre.

Pour se remonter le moral, Pierre peut aussi compter sur son bon ami Valère Gill, qui sort d’une greffe de poumons pratiquée le 25 novembre 2004. Ayant presque repris une vie normale après seulement quelques semaines de convalescence, Valère, par sa seule présence, donne un "boost" d’énergie à Pierre. "Ça me donne beaucoup d’espoir de voir comment Valère et les autres greffés s’en sortent. Le docteur Pasquale Ferraro (le bon dieu des greffes de poumons au Québec) m’a confirmé qu’il ne me restait plus beaucoup de temps à attendre avant l’opération. Je ne suis plus très loin sur la liste et j’ai hâte de pouvoir reprendre une vie normale", confie-t-il, tout en avouant que l’excitation monte de plus en plus lorsque le téléphone sonne tôt le matin ou plus tard le soir.

Une bataille à finir

Malgré un souffle de plus en plus court et des douleurs aux côtes dues à une toux forte et persistante, Pierre Fortin n’a pas abandonné sa bataille pour le don d’organes. Même s’il ne peut plus être sur le terrain pour inciter les gens à signer leur autocollant, il continue de mener sa bataille pour sensibiliser les gens sur ce geste qui sauve des vies.

"Francis Laforest a sauvé cinq personnes en signant sa carte de don d’organes. Près de 20 % des gens meurent avant d’avoir subi une greffe, ce qui est inconcevable quand on sait que tout ça pourrait être évité si plus de gens signaient leur autocollant." Pierre cite d’ailleurs le député libéral de Viau, William Cusano, qui a fait adopter par les députés de l’Assemblée nationale une motion visant à favoriser le don d’organes. "Il a lui-même subi une greffe. Il est très sensible à la question, sauf que depuis l’adoption de la motion le 16 décembre 2004, il n’y a plus rien qui bouge", dénonce-t-il.

Père de deux enfants, Valérie et David, Pierre Fortin ne peut compter que sur un seul espoir pour voir un jour sa famille grandir : celui du don d’organes. "N’attendez pas qu’il soit trop tard. Parlez-en à votre famille et signez votre autocollant maintenant", demande-t-il.

Et si vous désirez livrer un message d’encouragement à Pierre et Gina, n’hésitez pas à le faire en écrivant à l’adresse pierreetgina@videotron.ca. Faites-leur passer du bon temps pendant qu’ils attendent le coup de téléphone du Dr Ferraro, celui qui lui redonnera sa vie.

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