Un brin d'histoire : Saint Louis, roi de France (1214-1270)

Louis IX, roi de France, saint patron de la paroisse Saint-Louis-de-France de Terrebonne, fut canonisé sous le nom de saint Louis, en 1297. C’est le seigneur et curé fondateur de Terrebonne, Louis Lepage de Sainte-Claire qui proposa ce nom à l’évêque en 1723, non sans savoir que ce patronage rappellerait aussi sa contribution dans l’histoire de Terrebonne.

Une famille royale

Louis est né à Poissy (non loin de Paris) le 25 avril 1214 et est le troisième enfant de Louis VIII (roi de France) et de Blanche de Castille. Il est également le petit-fils du roi Philippe-Auguste qui, par ses puissantes batailles contre les Plantagenêt, a considérablement consolidé le pouvoir politique des Capétiens en France. Son père Louis VIII ne sera sur le trône que pendant trois ans, mais ses conquêtes lui valent le surnom « Le Lion ». Décédé soudainement en 1226, il avait pris soin de rédiger un testament dans lequel il confiait le pouvoir à sa femme jusqu’à la majorité de son fils.

Au moment de la mort de Louis VIII, Louis IX n’est âgé que de 12 ans. Il accède au trône le 29 novembre à Reims, mais laisse le soin à sa mère, Blanche de Castille, de gouverner. Pour la première fois, la reine de France allait régner sur le royaume, ce qui ne fait pas l’unanimité et provoque du désordre; les comtes de Champagne et de Boulogne et le baillistre de Bretagne sont véritablement hostiles à l’idée de voir une femme à la tête du trône, d’autant plus qu’elle est d’origine étrangère (Espagnole). Mais la femme cultivée et expérimentée a su s’entourer de fidèles conseillers. Blanche de Castille consacre toutefois beaucoup de temps à l’éducation du jeune roi; elle en fait d’ailleurs un chrétien accompli en lui inculquant plusieurs principes religieux.

Le règne de Louis IX

Lorsqu’il prend le fauteuil royal, Louis IX est un roi bien préparé et demeure très encadré par sa mère. C’est également le premier roi à avoir connu son grand-père, qui lui prodigue de nombreux conseils. Les dominicains et les franciscains sont aussi dans son cercle d’influence.

Le jeune roi poursuit les réformes administratives entreprises par ses aïeuls, notamment de façon à éviter les abus de pouvoir des enquêteurs royaux. En 1254, il crée un parlement, qui deviendra une cour de justice et un conseil politique. Il met fin au « jugement de Dieu » en ordonnant des enquêtes et des recherches de preuves avec audition de témoins; la justice devient un élément capital de son règne. Il renforce l’autorité royale en réduisant celui des grands seigneurs. Il impose sa propre monnaie à tout le royaume.

La septième croisade

À l’été 1242, la maladie l’afflige. Au milieu des souffrances, il fait le serment de « prendre la croix » si Dieu lui redonne la santé. C’est pourquoi, en 1248, il prend part de la septième croisade (1248-1254) en terre sainte, suite à la prise de Jérusalem par « les infidèles », dirigée par le sultan d’Égypte et ses sarrasins.

Mais la noblesse française ne partage pas la même ardeur à défendre le tombeau du Christ, si bien que Louis est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix (et les armes) avec lui. Il part d’ailleurs avec sa femme, Marguerite de Provence, et ses deux frères Robert d’Artois et Charles d’Anjou.

Mais nos croisés ne parviennent pas à marcher sur Le Caire, sans compter que les sarrasins n’auront pas de difficultés à combattre nos croisés. D’ailleurs, Robert d’Artois est tué avec bon nombre de ses chevaliers; le roi et son armé sont faits prisonniers. Après négociation, Louis est libéré contre une rançon de 400 000 livres, payée en partie par les Templiers. Le monarque demeure cependant en terre sainte, attendant un renfort qui ne viendra pas. La mort de sa mère, en 1254, l’oblige à revenir en France afin de reprendre la gouvernance du royaume. Mais l’échec de cette croisade laisse chez Louis un profond sentiment qu’il interprète comme une punition divine.

La huitième croisade

En 1270, le tombeau du Christ est encore sous le contrôle de l’islam, mais la bourgeoisie européenne avait compris qu’elle ne pouvait plus déloger ni contenir l’islam. Mais Louis partage le point de vue contraire. Dès 1267, il commence à accumuler l’argent, les vivres et les armes pour une ultime croisade. En juillet 1270, il s’embarque pour Tunis croyant que l’émir est disposé à se convertir au catholicisme moyennant l’aide militaire française contre l’Égypte. Mais il n’en fut rien. Épuisé par la chaleur et le manque d’eau, Louis IX meurt le 25 août 1270 d’une dysenterie. Charles d’Anjou et son armée ramènent la dépouille du roi en France, où il est inhumé à Saint-Denis, auprès de ses ancêtres. Avec cet ultime et dérisoire échec s’achève l’ère des croisades; Louis IX incarne la dernière figure de cette époque révolue.

Le roi chrétien

Il était reconnu que Louis était un roi d’une grande simplicité, très pratiquant et charitable envers les démunies. Sa soif de justice était grande. Mais paradoxalement, son dogmatisme religieux le pousse à des excès. Par exemple, en 1239 il dépense une somme considérable pour acquérir « la » couronne d’épines que le Christ aurait portée au moment de la Passion et il fit construire la Sainte-Chapelle pour l’abriter. De plus, sa foi lui fait poser des gestes bien cruels envers les juifs, qu’il fit chasser de son royaume, ainsi qu’envers les hérétiques et tous ceux qui blasphémaient.

La canonisation de saint Louis

Après sa mort, Louis IX figure comme un saint homme aux yeux de son entourage et au sein du peuple français. Dès 1272, une demande de canonisation est déposée à Rome. Après une longue enquête, le pape Boniface VIII procède à la canonisation de saint Louis en 1297. Vive saint Louis, le « roi juste et pieux ».

^{Sources : Saint Louis, dans le site Web www.histoire-france.net/moyen/saint-louis, et Louis IX ou Saint Louis, dans l’Encyclopédie Larousse en ligne.}