Politique
Retour20 août 2019
Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca
Un espace vert qui coûte cher
©Le dossier du corridor de biodiversité a provoqué les discussions au cours de la séance du 19 août. (Photo : Pénélope Clermont)
Aire protégée d’une superficie équivalant à trois fois le parc du Mont-Royal et acquise par la Ville de Terrebonne en 2017 au coût de 60 M$, le corridor de biodiversité dans le secteur Urbanova a été longuement abordé lors de la séance du conseil municipal, le 19 août.
Le dossier qui avait été piloté par l’ancienne administration municipale, comme l’a soulevé le maire Marc-André Plante, se trouve présentement devant la cour. La Ville fait face à différentes poursuites. D’un côté, des propriétaires expropriés et de l’autre, un groupe de propriétaires qui ont été taxés à 75 % pour cette acquisition, comparativement à 25 % pour le reste des propriétaires fonciers de Terrebonne. «Cette répartition du financement ne reflétait absolument pas la hauteur de l’héritage que le corridor de biodiversité représente pour toute la ville», a fait savoir M. Plante. C’est pour cette raison que le conseil municipal souhaitait adopter une modification à sa réglementation concernant la répartition du financement pour l’acquisition du corridor de biodiversité. Le taux de répartition du montant de l’emprunt est maintenant le même pour tous. Il s’agit d’un moyen pour la Ville de «pouvoir négocier la rétroactivité» avec le groupe de propriétaires taxés à plus fort taux, comme l’a signifié le directeur général, Alain Marcoux. Il faut savoir que le projet de 60 M$ est rendu à 71 M$ avec la judiciarisation de l’affaire, et ce n’est pas fini, selon le premier magistrat. Peu avant le vote, le conseiller Marc-André Michaud, qui n’était pas présent lors d’une rencontre entre les membres du conseil ayant porté sur ce dossier le 19 juin, a proposé des alternatives pour indemniser les citoyens, notamment demander une contribution des paliers fédéral et provincial, de même que de la Communauté métropolitaine de Montréal; imposer une taxe directe ou une taxe sur les sacs de plastique pour financer le remboursement de cet emprunt; et «amoindrir le fardeau qu’on impose aux citoyens». «Je comprends qu’on est pris dans un cul-de-sac, mais je vais voter contre le règlement actuel», a-t-il affirmé, ce qu’il a fait, comme son homologue Nathalie Lepage. Après avoir rappelé que ces éléments auraient pu être présentés depuis deux mois, le maire Marc-André Plante a accepté de recevoir les propositions de M. Michaud dans le cadre de la planification budgétaire de décembre, «mais ça n’a pas d’impact sur la décision que nous avons à prendre ce soir», a-t-il soulevé. «Le jugement sera beaucoup plus sévère que les coûts que nous aurons à voter aujourd’hui, a-t-il renchéri. Ce dossier est déjà assez pénible, mettons un terme à l’hémorragie et travaillons sur des solutions pour atténuer l’impact à l’avenir.»
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