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28 juin 2005

Un honnête artisan de la chanson

L’auteur-compositeur-interprète de Mascouche Yves Marchand est satisfait de son premier album, "Belvédère", lancé l’an dernier. Loin de se prendre pour une vedette, le chanteur souhaite approfondir encore les rouages de son métier.

Philippe Pilette

Notre entrevue s’est déroulée dans le garage-atelier-studio du chanteur à Mascouche. Au fond se trouve une scène faite d’une ancienne allée de quilles où attendent un piano, une contrebasse et divers équipements de musique. "Chez nous, il y avait toujours de la musique : un piano, une guitare ou une batterie. J’ai grandi entouré de chant choral et de musique de chansonniers. J’ai eu envie de recréer ça chez nous : un endroit où on arrive, on s’installe et on fait de la musique", me dit Yves.

Pour l’auteur-compositeur mascouchois, la musique, c’est d’abord une fête, un prétexte à se réunir et à partager quelque chose avec le public. "C’est la force de la musique que de permettre de faire des choses ensemble, de communier. C’est dommage que trop de musiciens refusent de collaborer parce qu’ils ne font pas le même genre de musique. Pour moi, tous les styles de musique peuvent être bons", poursuit-il.

Un lent processus

Parlant du travail de création, le musicien et chanteur explique : "Ce n’est pas simple de faire une bonne chanson. Il faut travailler beaucoup, parfois des années avant qu’une chanson qui a l’air toute simple quand on l’écoute soit vraiment terminée. Je ne suis pas écrivain. Pour moi, la musique vient plus facilement que les paroles."

Pour l’ex-musicien de Zébulon, faire de la musique aujourd’hui, ce n’est plus une affaire d’urgence. "Avec le groupe, on voulait aller vite, on poussait beaucoup parce qu’on voulait que ça marche. Aujourd’hui, je ne suis pas pressé. Je vais à mon rythme", dit Yves, qui précise que la compagnie de disques avec laquelle il travaille, Audiogramme, lui laisse beaucoup de latitude.

"Le rock, c’est lourd à porter. J’ai donné beaucoup au rock, c’était très grisant. J’suis content de l’avoir fait, mais je n’ai plus besoin de ça. Aujourd’hui, je trouve plus gratifiant de créer une belle oeuvre", ajoute le chanteur, qui aime beaucoup le côté artisanal de la chanson. "Je crois beaucoup à la chanson, au travail de création. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui encouragent ça, comme le Festival de Petite Vallée ou le concours Ma première Place des Arts", dit-il.

La chanson avant le chanteur

L’an dernier, Yves Marchand a lancé son premier disque solo, "Belvédère", un album très personnel tout en douceur et en nuances au son blues et country folk. L’album fait son chemin tranquillement dans le cœur des Québécois, et cela fait l’affaire du musicien. "Je n’ai pas envie d’être sous le feu des projecteurs et de donner l’impression que je suis plus connu que je ne le suis en réalité", affirme-t-il.

Yves est très heureux qu’une de ses chansons, "Supernova", ait bien marché à la radio. "Je me trouve chanceux et je suis très fier parce que le public a aimé la chanson pour elle-même, sans mettre de visage sur le chanteur. C’est la chanson qui a marché, pas le personnage", dit celui qui trouve dommage que le public soit souvent plus intéressé par les recettes de cuisine d’un artiste que par son travail.

"La chanson se porte très bien, mais elle est mal diffusée. Il y a quelques diffuseurs courageux, comme Mme Aubin au Théâtre du Vieux-Terrebonne ou M. De Grandpré au Théâtre Hector-Charland, qui osent mettre des artistes peu connus au programme de leur théâtre. Ils veulent faire connaître de nouvelles voix, éduquer le public. Les médias devraient faire plus confiance aux goûts du public", poursuit le chanteur.

Projets

Sur scène, le Mascouchois travaille avec deux ou trois musiciens avec qui il s’entend bien. Il ne veut pas éblouir mais recherche plutôt l’authenticité. "Je laisse de la liberté aux musiciens, je leur fais confiance. Il n’est pas nécessaire que tout soit écrit : on travaille avec un canevas de base. Il faut laisser un peu de place au "feeling" du moment, s’adapter à l’ambiance d’un endroit", dit Yves.

Cet été, le chanteur et ses musiciens donneront des spectacles un peu partout au Québec. Ils seront à Laval et à Trois-Rivières en juillet. En août, Yves Marchand sera dans sa région d’origine, le Témiscamingue, pour la Foire Gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue. Puis à l’automne, il retournera en Abitibi.

Bien qu’il ait plusieurs chansons de prêtes, l’auteur-compositeur n’a pas de projet d’enregistrement dans l’immédiat. "Je ne suis pas vraiment en processus d’écriture", dit-il, ajoutant cependant que son prochain album sera plus ouvert, moins personnel que le premier. "J’ai fait mon album intimiste. Je suis maintenant prêt à passer à autre chose et je veux me laisser guider davantage par les gens", conclut le musicien.

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