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01 novembre 2019

Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca

Une évaluation de sécurité « défaillante », selon un coroner

MORT D'ANTOINE BOUCHARD

Le coroner Jacques Ramsay n'est pas tendre à l'endroit de la police de Terrebonne dans son rapport au sujet du décès d'Antoine Bouchard, un automobiliste de 18 ans mort au terme d'une poursuite policière qui s'est soldée par une violente sortie de route à Mascouche, il y a deux ans.

«Il s'agit d'une mort accidentelle évitable dans la mesure où la pertinence de cette poursuite aurait été mieux évaluée», conclut le Dr Ramsay dans son rapport publié récemment. Les événements remontent au 12 septembre 2017. Antoine Bouchard, un Montréalais de 18 ans, est passager avant d'une voiture rapportée volée et repérée par les policiers de Terrebonne sur l'autoroute 25. Les agents prennent le véhicule en filature sans tenter de l'intercepter, sur recommandation de leur superviseur. Quelques minutes plus tard, une fois rendus à la hauteur de l'avenue de la Gare, à Mascouche, les policiers actionnent gyrophares et sirène pour signifier au conducteur de s'arrêter, mais ce dernier n'obtempère pas. Après une poursuite de quelques minutes, le conducteur tente un virage à droite à grande vitesse, mais rate sa manœuvre et le véhicule s'écrase contre un arbre à l'intersection du chemin Sainte-Marie et de la rue Le Gardeur. L'impact est violent. «L'aiguille du compteur de vitesse est restée coincée entre 140 et 160 km/h», rapporte le coroner Ramsay. En arrêt cardiorespiratoire, Antoine Bouchard est transporté à l'hôpital, où son décès sera constaté.

Politique non respectée

Le coroner a consulté la politique de gestion en cas de poursuite policière de la police de Terrebonne pour produire son rapport. «Des éléments n'ont pas été respectés lors de cette poursuite, à commencer par le fait que le superviseur qui devrait diriger la poursuite n'a pu le faire du fait qu'il était occupé à procéder à l'arrestation de gens [à bord d'un autre véhicule que les policiers voulaient intercepter dans le cadre du même événement]», écrit le Dr Ramsay. «Principalement, toutefois, c'est l'évaluation de la sécurité qui a été défaillante. [...] Cette fonction revient au superviseur, plus expérimenté, et souvent le seul à garder son calme du fait qu'il ne participe pas directement à la poursuite. Un superviseur aurait peut-être été en mesure de comprendre le risque et de commander la suspension de la poursuite», enchaîne-t-il.

Intervention «justifiée»

Invitée à commenter le rapport, la police de Terrebonne reste campée sur ses positions. «Les décisions prises par nos policiers lors d’une poursuite sont basées sur les données disponibles au moment de l’événement. À cet égard, bien que le dénouement ait été tragique, nous maintenons que dans les circonstances et en fonction de l’évaluation qui a été faite cette nuit-là, l’intervention policière était justifiée, affirme le capitaine Joël Lamarche. À la suite de cet événement, il y a eu analyse par le Bureau des enquêtes indépendantes, le Directeur des poursuites criminelles et pénales ainsi que par le Bureau des normes professionnelles du Service de police de Terrebonne. Ces trois instances ont conclu qu’il n’y avait pas matière à poursuite ou à sanction.»

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