Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

05 avril 2017

Une opinion partagée dans Les Moulins

©\N

LE BUDGET PROVINCIAL SOUS LA LOUPE

Le mardi 28 mars, le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, a déposé un budget qui a fait des gagnants et des perdants. Dans la MRC Les Moulins, l’opinion des intervenants varie selon le milieu dans lequel ils évoluent. Si on se montre déçu du côté des organismes communautaires, les acteurs des scènes municipale, économique, scolaire et de la santé sont plutôt satisfaits.

Communautaire

À la lumière de ce que contient le budget de Carlos Leitão, les organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux vont continuer de s’appauvrir, affirme la Table régionale des organismes communautaires de Lanaudière (TROCL). «On nous demande de faire plus avec moins, encore une fois, alors que nous sommes à bout de souffle», commente Hugo Valiquette, coordonnateur de la TROCL. Ce dernier regrette par ailleurs que les sommes investies ne soient pas attribuées à la mission des organismes, mais bien à des projets ponctuels, ce qui n’améliore pas la situation des organismes à long terme. Dans un autre ordre d’idées, Johanne St-Denis, coordonnatrice de l’Action populaire des Moulins, croit que le budget ne contribue que très peu à la lutte contre la pauvreté. «Québec aurait dû redistribuer une plus grande partie des surplus budgétaires aux gens éprouvant des difficultés plutôt que d’accorder une ridicule diminution d’impôts [55 $ par personne, en moyenne]», mentionne-t-elle. Elle ajoute que les «quelques réinvestissements en éducation et en santé sont loin de réparer les dégâts causés par les compressions majeures ayant affecté les plus démunis au cours des dernières années».

Santé

Si l’augmentation prévue de 4,2 % des dépenses en santé et services sociaux ne permettra pas de compenser pour «les ravages engendrés par l’austérité», selon certains regroupements du milieu, le Comité des usagers du Centre de santé et de services sociaux du Sud de Lanaudière se dit favorable au budget présenté par le gouvernement provincial. Raymond Allard, membre du Comité, salue les initiatives annoncées pour les personnes âgées recevant des soins à domicile, ainsi que pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme. «Il y a d’immenses besoins en santé mentale – sphère dans laquelle nous incluons le spectre de l’autisme –, surtout chez les jeunes. Si nous n’intervenons pas rapidement, les risques de créer des problématiques sont présents», souligne-t-il. Il ajoute : «À partir du moment où l’argent se rend sur le terrain et qu’il n’est pas grugé par l’administration, c’est une bonne nouvelle.»

Municipal

Aux dires du maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, le budget est «de bon augure» sur le plan municipal. Il se réjouit des investissements annoncés au chapitre des infrastructures, notamment 91,1 G$ dans le Plan québécois des infrastructures 2017-2027. Il reste maintenant à voir de quelle façon ces sommes seront distribuées, dit le maire, qui mettra tout en œuvre pour aller chercher la part de Mascouche à travers les différents programmes du gouvernement. Il pense entre autres à des crédits d’impôt pour le remplacement de fosses septiques de résidences. Dans la même veine, les municipalités étant un maillon important dans le développement du Québec et jouant un rôle de premier plan au sein des collectivités, selon le maire de Terrebonne, Stéphane Berthe, celui-ci espère que la Ville sera entendue et consultée au moment où le gouvernement entamera ses discussions avec le fédéral pour la mise en place des ententes de financement. «Que ce soit au sein de l’Union des municipalités du Québec ou de la Communauté métropolitaine de Montréal, Terrebonne sera préparée pour contribuer positivement aux pourparlers», affirme-t-il.

Économie

Parmi toutes les mesures économiques annoncées dans le budget provincial, le directeur général du Centre local de développement économique des Moulins (CLDEM), Claude Robichaud en soulève quelques-unes qui pourraient avoir des effets positifs dans Les Moulins. D’abord, l’investissement de 290 M$ sur cinq ans pour répondre aux besoins du marché du travail pourrait aider les entreprises de la MRC, où le recrutement de main-d’œuvre est un défi constant. «C’est bien de voir la promotion des métiers qui est valorisée auprès des jeunes», estime M. Robichaud, ajoutant qu’il est important de soutenir l’intégration des personnes immigrantes au marché du travail, une autre mesure figurant au budget. De plus, étant donné la force du secteur de la construction dans Les Moulins, M. Robichaud croit que le prolongement du programme RénoVert jusqu’en mars 2018 aura «un effet positif sur l’industrie, particulièrement pour les plusieurs fabricants de portes et fenêtres que nous avons dans la région». Par ailleurs, vu le défi que présente le virage numérique dans certains secteurs d’activités, M. Robichaud croit que la déduction pour amortissement de 35 %, pour l’acquisition de matériel informatique, sera certainement bien accueillie par quelques entreprises. Finalement, bien qu’il soit difficile d’évaluer les retombées directes dans la région, le directeur général du CLDEM a bien hâte de voir comment s’articulera le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), qui vise à cibler les priorités de développement propres à chaque région.

Éducation - CSA

Après des temps plus difficiles marqués par des compressions, la Commission scolaire des Affluents (CSA) se dit globalement satisfaite des 600 M$ supplémentaires qui seront injectés dans le réseau scolaire. On attend toutefois de voir la répartition de ce montant avant de tirer quelque conclusion que ce soit. «C’est difficile de commenter précisément le budget, car on ne connaît pas encore les sommes qui seront octroyées à la CSA, affirme le coordonnateur aux communications, Éric Ladouceur. Nous ne savons pas encore ce que ça pourrait nous donner concrètement.» Il a été impossible de savoir à quels projets sera destiné l’argent à venir.

Éducation - Cégep

À l’instar de la Fédération des cégeps, qui compare le budget à «une bouffée d’air frais», le directeur du Cégep de Terrebonne, Michel Rouleau, croit que les investissements annoncés permettront d’appuyer l’établissement dans sa croissance. «Les compressions des dernières années nous avaient forcés à rendre certaines mesures moins costaudes. Nous avons maintenant une plus grande souplesse pour soutenir les étudiants avec des difficultés d’apprentissage ou des handicaps, et ceux avec des besoins particuliers, comme les nouveaux arrivants pour qui la langue française représente parfois une petite barrière», affirme-t-il. Reste à voir de quelle façon se fera la répartition des 37,5 M$ prévus pour l’ensemble du réseau collégial (ce qui inclut les sommes déjà annoncées lors de la mise à jour économique d’octobre 2016) ainsi que la mise en place de ces mesures, dont certaines pourraient être en vigueur dès la rentrée de septembre, selon le directeur. «C’est une belle bouée de sauvetage qui nous apparaît», résume M. Rouleau.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média