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09 août 2005

Urgence sous tension

Lorsque l’on se présente à l’urgence d’un hôpital, courage et patience sont de mise. Alors que l’on patiente dans la salle d’attente, mal nous en prend de se demander pourquoi est-ce aussi long. Alors pour élucider ou du moins pour expliquer ce mystère, La Revue vous emmène à l’urgence du Centre hospitalier Pierre-Le Gardeur (CHPLG).

Karine Cousineau

Permettez-moi, chers lecteurs et lectrices, de transgresser aujourd’hui un principe fondamental du journalisme et de faire fi de l’objectivité pour vous raconter mon expérience bien personnelle à l’urgence, expérience qui a mené à une petite enquête.

Le 2 août, mon conjoint s’est cassé un doigt vers 20 h. Malheureusement, les cliniques étaient sur le point de fermer leurs portes et le doigt en question nécessitait certainement quelques points de suture, alors à contrecœur nous nous sommes dirigés vers l’urgence du CHPLG.

Laissez-moi vous dire que pour un mardi soir, l’endroit était assez fréquenté.

Parcours d’un patient

Avant même de s’inscrire, le patient doit d’abord passer le triage où lui sera attribué une priorité allant de 1 à 5, 1 étant un cas où la vie est en danger, et 5, un inconfort dont le traitement est considéré comme non urgent. Bref, un chiffre qui détermine le temps que l’on attendra.

Le rôle de l’urgence étant de traiter ce qui est urgent et de sauver des vies, le patient qui arrive en crise d’asthme sera traité immédiatement, même s’il est arrivé bien après la dame qui fait une pneumonie.

Gestion de la tension

Armés de patience, nous avons assisté au changement de quart de travail. De deux médecins de garde, les effectifs ont été réduits à un seul, hélas!

L’infirmière en chef a commencé à informer les patients de l’état de la situation. «Il n’y a qu’un médecin de garde ce soir, qui doit s’occuper de l’urgence et des étages. S’il y a un arrêt cardiaque sur les étages, le médecin peut passer une à deux heures à stabiliser son état, la même chose pour les arrivées en ambulance», a-t-elle déclaré. Ensuite, elle a expliqué les priorités et a pris les présences, de sorte que le patient sait dans quel ordre il est placé et comprend que son arrivée n’a aucun lien avec l’ordre dans lequel il passera; la gravité de son cas détermine seule sa priorité.

Loin de vouloir décourager les patients, les infirmiers et infirmières du CHPLG ont instauré cette procédure il y a de cela quelques mois afin de tenir les gens informés. «Les patients venaient nous demander à tour de rôle ce qui se passait et dans combien de temps ils allaient passer; nous étions devenus des agents d’information et nous avions moins de temps pour faire notre métier, c’est-à-dire soigner. Cette procédure calme les gens et fait diminuer la tension dans la salle d’attente, parce que les gens, lorsqu’ils ne sont pas mis au courant, se fâchent. Il n’y a personne de payé assez cher pour se faire dire des bêtises à cœur de jour», explique Stéphane Cormier, infirmier au CHPLG.

En priorité

Tout visiteur qui se présente à l'urgence sera traité selon son niveau d'urgence. Tous les malades considérés de niveau I, Il ou III seront vus avant ceux des deux derniers niveaux, peu importe leur heure d'arrivée. De plus, l'infirmière joue un rôle très important en demeurant disponible pour la clientèle en attente d'être vue par le médecin. Elle s'assure qu'il n'y ait pas de détérioration importante de l'état de santé d'un visiteur et, si c'est le cas, elle détermine l'aire de traitement appropriée pour favoriser une visite médicale dans les délais requis.

Finalement, mon conjoint a rencontré le médecin vers 2 h (du matin) puis est revenu avec quelques points de suture sous un badage. Malgré les délais d’attente, il a été traité aux petits soins par le personnel aimable du CH Pierre- Le Gardeur.

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Niveaux d’urgence au triage

Niveau I : Réanimation

Ces conditions menacent la vie du patient ou la survie d'un de ses membres. L'usager doit recevoir des soins immédiats. Un arrêt cardiaque, un traumatisme majeur, un problème respiratoire majeur font partie du niveau I.

Niveau II : Très urgent

Il s'agit de conditions qui représentent une menace potentielle pour la vie, pour l'intégrité d'un membre ou sa fonction. L'intervention médicale doit se faire dans des délais très courts : l'infirmière est présente jusqu'à la visite médicale. Des traumatismes crâniens graves, une exposition chimique importante des yeux, des douleurs thoraciques (infarctus) sont considérés de niveau Il.

Niveau III : Urgent

Nous parlons ici de conditions pouvant s'aggraver jusqu'à représenter un problème commandant une intervention urgente spécifique. L'évaluation médicale peut être différée quelque peu. Des traumatismes modérés, des difficultés respiratoires modérées, des problèmes mineurs mais présentant des douleurs intenses peuvent être de ce niveau.

Niveau IV: Moins urgent

Ce sont des conditions qui en raison de ces trois facteurs (âge, degré de détresse, potentiel de complications) peuvent nécessiter une intervention ou des conseils dans un délai raisonnable. Des douleurs abdominales modérées, des douleurs modérées aux oreilles, vomissements et diarrhées sans signes de déshydratation en sont quelques exemples.

Niveau V: Non urgent

L'investigation et les interventions pour certains de ces problèmes ou traumatismes peuvent être retardés ou référés à d'autres secteurs de l'hôpital ou du réseau de soins (CLSC, bureau de médecins). Les tendinites, maux de gorge, vomissements ou diarrhées isolés chez une personne de plus de deux ans sont parmi les malades traités.

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