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05 juin 2018

Verdict

Il est triste de voir une personne aussi entière et dévouée pleurer en pleine télévision nationale. Ce n’est pas parce qu’elle est politicienne que Martine Ouellet est faite de bois. Je ne doute pas un instant que l’ex-chef du Bloc Québécois est une indépendantiste convaincue, mais le verdict dont elle est victime est sans appel.

Comme je l’ai écrit par le passé, j’aimais bien Martine Ouellet et je l’aime toujours. J’aime son esprit frondeur et déterminé. Je l’appuyais à la chefferie du PQ et ensuite du Bloc, mais je m’étais trompé. La députée de Vachon n’était pas faite pour être chef. En tout cas, pas maintenant. Sa conférence de presse de démission en a été une bonne démonstration. Habitée par une frustration palpable et compréhensible, elle a profité de cet ultime moment comme chef pour attaquer tous les gens qui lui ont tourné le dos et l’ensemble du mouvement souverainiste. Erreur. Grosse erreur.

Une grande leader aurait accepté le verdict avec dignité et avoué son incapacité à fédérer les gens autour d’elle. Martine Ouellet n’a pas fait ce constat pourtant évident au commun des mortels. Elle n’a pas été rejetée parce qu’elle était une femme, mais bien parce qu’elle a été une mauvaise chef. C’est tout. Il ne fallait pas être un grand analyste politique pour juger son passage catastrophique au Bloc. En quelques mois, elle s’est mis à dos la quasi-totalité des députés et la majorité des militants bloquistes. Triste, très triste.

Martine Ouellet reviendra-t-elle en politique un jour? À 49 ans, elle est encore jeune. Qui sait comment les choses peuvent tourner si elle tire les bons enseignements de cette période trouble de sa vie politique! Les gens avec des convictions affirmées sont des denrées rares. Après quelques mois à mijoter cet échec, il y a fort à parier que cette femme brillante saura en tirer des conclusions.

Des conclusions, les souverainistes de Québec Debout et du Bloc Québécois devront aussi en tirer à Ottawa. L’échéance est assez lointaine et c’est heureux pour les souverainistes. Ils ont à fédérer les indépendantistes et nationalistes sous une nouvelle bannière forte, alors qu’une fenêtre s’ouvre toute grande devant eux. La recette du Bloc, à sa fondation, mérite d’être remise de l’avant. Oui à un parti favorable à la souveraineté, mais oui, avant tout, à une formation qui défendra les intérêts du Québec devant la faiblesse de la députation actuelle du Parti libéral de Justin Trudeau.

À Québec, malgré la popularité décroissante du Parti Québécois, le chef Jean-François Lisée et son équipe ont compris qu’un réalignement du PQ à gauche était indispensable. C’était dans l’ADN de ce parti à sa fondation : souverainiste, progressiste et social-démocrate. Ça s’est oublié avec l’exercice du pouvoir et il était grand temps d’y revenir. Lisée et ses troupes auront-ils le temps de démontrer qu’ils incarnent un meilleur changement de politique à l’Assemblée nationale? Ça reste à voir. Il y a un écart majeur, mais il reste bien de l’eau à couler sous les ponts du fleuve Saint-Laurent et on ne sait jamais ce que réserve une longue campagne électorale comme celle que l’on aborde à Québec.

Si la mouvance indépendantiste vit bien du désarroi, il reste toujours une frange de la population qui croit à cet objectif. Malgré les déchirements au Bloc comme au PQ et l’absence de ce parti au pouvoir, 35 % des Québécois se disent toujours souverainistes, dont 45 % des francophones. C’est important et ces derniers méritent d’être bien représentés.

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