De Mascouche à l’Argentine à vélo pour vaincre sa dépression

  • Publié le 15 juin 2022 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Gilles Bordonado

Aux prises avec des épisodes dépressifs refaisant surface depuis de nombreuses années, un Mascouchois a décidé de changer complètement de vie. À 33 ans, Jérôme Pilette a pris place sur son vélo en direction de l’Argentine dans le but de retrouver sa santé mentale. Son périple, qui a duré près de cinq ans, lui a apporté une bonne dose de paix intérieure, mais n’a certainement pas été de tout repos.

Celui qui occupait un bon poste dans un cégep de la région de Montréal a décidé de tout laisser derrière lui pour partir sur son vélo. « J’avais un bon emploi avec de bons avantages et un bon salaire, mais ce style de vie me rendait malade et malheureux. J’en souffrais même physiquement », explique le voyageur. Son expérience de cycliste était cependant très limitée. La plus grande distance qu’il avait parcourue avant d’entamer son long périple était celle qui sépare la maison de ses parents à Mascouche et le quartier de Rosemont à Montréal, soit environ 25 kilomètres. La préparation de cet impressionnant voyage s’est faite tout simplement. « J’ai regardé sur une carte et j’ai cherché le point le plus loin où je pouvais me rendre sur mon vélo. J’ai décidé que j’allais me rendre à Ushuaia en Argentine », se souvient M. Pilette. C’est ainsi qu’il a pris la route le 20 juillet 2017 en direction de l’archipel de la Terre de Feu.

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La caserne de pompiers où Jérôme Pilette a passé près de 20 mois pendant la pandémie.

Aventures et mésaventures

Près de 22 000 kilomètres séparaient le cycliste de son objectif. Cette énorme distance a présenté son lot de surprises, de rencontres et d’infortunes. Le Mascouchois cite par exemple les quatre mois où il s’est arrêté au Texas pour faire du bénévolat à la suite d’une importante catastrophe naturelle. Il revient aussi sur une mésaventure vécue au Mexique alors qu’il a été interpellé par des membres d’un cartel de narcotrafiquants.

M. Pilette croit que l’effet recherché du périple sur sa dépression s’est manifesté sans pour autant guérir ci-celle complètement. « Le voyage à vélo a apporté beaucoup de simplicité à ma vie. Dans la vie normale, on doit toujours gérer six ou sept projets en même temps, projets qui ne vont pas toujours comme on voudrait. En voyage, je n’avais qu’une chose à faire : avancer. » Le voyageur a tout de même vécu quelques moments de détresse psychologique, dont un épisode de trois semaines particulièrement difficile au Pérou. Cet état soudain d’épuisement et de tristesse a forcé le cycliste à s’imposer une longue pause avant de reprendre le chemin vers son objectif.

La pandémie, des bâtons dans les roues

Le 15 mars 2020, Jérôme Pilette est arrivé à Puerto Rio Tranquilo au Chili, une petite localité de quelque 500 habitants. Il s’est présenté à la caserne de pompiers du village pour demander la permission d’y passer la nuit. Il s’agit d’une pratique courante en Amérique du Sud chez les gens qui voyagent à vélo. Le lendemain, les mesures d’urgence ont été déclenchées et la pandémie a officiellement été déclarée. « Les pompiers m’ont dit que je pouvais rester jusqu’à ce que les choses s’arrangent si j’acceptais de faire le ménage et d’autres tâches comme celle-là », se souvient le voyageur. Il quittera finalement la caserne en novembre 2021, soit environ 20 mois plus tard! « J’ai reçu beaucoup d’aide tout au long de mon voyage, mais ce que les gens de ce village ont fait pour moi pendant la pandémie, c’est tout simplement incroyable, » explique M. Pilette.

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Une journée brûlante sur l’Altiplano bolivien dont se souvient Jérôme Pilette.

Atteindre finalement le but

Le 25 avril dernier, Jérôme est arrivé à Ushuaia. « Dans les derniers jours avant d’y être, j’étais plutôt neutre. J’avais peur de ne rien ressentir en arrivant à mon but. Mais le jour de mon arrivée, j’étais heureux, j’avais envie de pleurer », raconte-t-il.

Aujourd’hui, le cycliste se porte bien. Avec de nouveaux amis rencontrés en Argentine, il profite des attraits touristiques de la région. Quelle sera la suite? Il n’en est pas certain pour l’instant. Jérôme Pilette reviendra un jour au Québec, mais par d’autres routes et chemins. Son retour impliquera probablement de l’auto-stop et quelques trajets en bateau, en plus de longues journées à vélo. Il espère que ses expériences et réflexions puissent lui servir à aider les gens touchés par la dépression. Le grand voyageur entrevoit la possibilité de créer une conférence pour raconter son cheminement.

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