12 juillet 2023

Stéphane Fortier - sfortier@medialo.ca

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©Courtoisie

Le dernier tracé recommandé pour le PSE, qui serait entièrement sous-terrain et dont le coût serait évalué à 36 G$.

Le dernier tracé recommandé pour le PSE (Projet structurant de l’Est), qui sera entièrement sous-terrain et dont le coût est évalué à 36 G$, propose en effet un prolongement de deux stations vers Rivière-des-Prairies, une à Laval et une à Charlemagne-Est, par la rue Sherbrooke. Les maires dénoncent l’absence de solution de desserte pour les villes de Mascouche et de Terrebonne, représentant un bassin de plus de 175 000 personnes et un immense potentiel de développement. Ils considèrent également que la proposition de prolongement vers la couronne nord est incomplète en regard des enjeux de mobilité et de densification du territoire. De plus, on ne retrouve aucune recommandation quant aux impacts majeurs sur le train de Mascouche alors que ce service serait totalement abandonné par les résidents de Montréal au profit du PSE.

Manque de respect

Le maire de Mascouche et préfet de la MRC Les Moulins, Guillaume Tremblay a peu apprécié apprendre cette nouvelle par le biais des médias nationaux. « Je dénonce d’abord le manque de respect de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) dans cette façon de procéder. Nous n’avons même pas été consultés, même pas été mis dans la confidence à propos de cette recommandation. Je le répète, c’est un manque de respect envers nos quelque 200 000 citoyens », lance l’élu d’un premier jet. Ce dernier déplore qu’un seul projet, un seul scénario, celui du REM de l’Est, a été proposé pour désengorger nos routes. « Que va-t-il arriver au train de l’Est ? Le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) est en révision actuellement. On augmente la densification de nos municipalités sans penser à un service de transport adéquat. Il est stupéfiant de constater que les potentiels de développement n’ont pas été réellement pris en considération dans les projections d’achalandage, fait remarquer le maire de Mascouche, qui lance un cri du cœur au gouvernement pour qu’il corrige le tir et offre aux citoyens du sud de Lanaudière un mode de transport structurant qui représenterait une réelle alternative à l’auto solo. J’ai confiance qu’il saura aller au-delà du rapport et faire preuve de vision, en prenant des décisions qui s’imposent pour assurer une cohérence à long terme entre la densification et la mobilité. Clairement, l’est de la couronne nord se doit d’avoir un mode de transport structurant », insiste Guillaume Tremblay.

Le maire de Terrebonne, de son côté, n’est pas plus heureux de cette recommandation du PSE.  « Il y a un an, dans le cadre du Forum mobilité, mon collègue Nicolas Dufour, maire de Repentigny, et moi-même lancions un appel au gouvernement du Québec afin de trouver des solutions pour nos citoyens de la couronne nord, qui manquent cruellement de modes de transport collectif performants permettant de diminuer l’utilisation de l’auto solo et de désengorger nos grands axes routiers. Il y a quelques semaines, quatre de mes collègues et moi faisions une sortie commune pour demander que le tracé pour le prolongement du REM de l’Est permette aux trains de se rendre jusqu’à Mascouche en passant par Terrebonne, au nord, et jusqu’à Repentigny, à l’est.

Force est de constater que nos appels n'ont pas été entendus, alors que la MRC Les Moulins a été écartée du scénario retenu par l'ARTM. Terrebonne est la dixième plus grande ville et compte plus de 122 000 citoyens. Nous avons besoin d'une offre de transport en commun structurante qui favorisera la mobilité durable. »

Surpris

Le maire de Charlemagne, Normand Grenier, a été le premier surpris de voir le point de chute du REM de l’Est aboutir dans sa ville (au lieu de Mascouche ou Terrebonne), chose qu’il n’a jamais revendiquée. « Quand j’ai vu ça, je suis parti à rire (sic) ! Il va de soi que tout comme mes collègues, j’aurais apprécié que les élus locaux concernés soient impliqués dans ce processus de réflexion. En ce qui me concerne, ils ne m’ont même jamais demandé mon avis. Ce que je trouve déplorable, c’est que lors du dévoilement de ce projet, ni le président, ni le directeur de l’Autorité régionale de transport métropolitain n’étaient présents », de dire un Normand Grenier, qui doute que l’ARTM connaisse les besoins des villes de la couronne nord en matière de transport collectif.