Reflet économique - Articles
Retour29 novembre 2023
Kim Desormeaux - kdesormeaux@medialo.ca
Les microbrasseries : un marché en pleine effervescence
40e - Reflet économique 2023-2024
Depuis quelques années, plusieurs microbrasseries ont fait leur apparition à Terrebonne et Mascouche. Dans cette industrie effervescente, comment arrivent-elles à se démarquer et gagner la faveur des amateurs de bières ? Rencontre avec des entrepreneurs d’ici qui ont transformé leur passion en histoires à succès.
La Microbrasserie Mille-Îles (dont on reconnaît les installations sur la photo) et la Microbrasserie Ruisseau Noir confirment qu’il est important de rester à l’affût des nouvelles technologies et façons de faire. (Photo : Courtoisie)
Entrepreneur dans l’âme et brasseur amateur lors de ses premières heures, Antoine Dubois, l’un des fondateurs de la Microbrasserie Ruisseau Noir, rêvait d’avoir son entreprise pour faire découvrir ses bières artisanales produites localement avec des ingrédients de qualité. « L’objectif était de devenir une microbrasserie phare sur la Rive-Nord. Je voulais offrir la possibilité aux clients de venir goûter sur place à la fraicheur de nos bières grâce à un salon de dégustation, puis d’acheter nos produits. Il était aussi important de pouvoir proposer nos bières dans les restaurants, les bars, les boutiques spécialisées, les épiceries et les dépanneurs du territoire. »
Un engouement grandissant
Alors que les gens sont de plus en plus ouverts sur le monde et qu’ils souhaitent avoir accès à un éventail de saveurs toujours grandissant, on a assisté à une multiplication des microbrasseries partout au Québec. « Les gens associent les microbrasseries aux vacances, au plaisir. Donc, c’est devenu un petit péché. Chacune des microbrasseries a son créneau, ses produits et son style de bières. Tout le monde réussit à trouver son compte, poursuit Antoine Dubois. Lorsque nous avons commencé le projet, il y avait environ 160 microbrasseries au Québec, et aujourd’hui, il y en a plus de 330. »
Alors, comment se démarquer ? « Pour notre part, nous avons commencé avec des produits assez accessibles, avant de trouver notre signature. Aussi, nous avons eu la chance de surfer sur la vague Découvrez et encouragez les commerçants locaux durant la pandémie. Nous avons eu plusieurs nouveaux clients qui se sont fidélisés depuis. »
Rester dans les bières classiques
Pour les entrepreneurs qui sont derrière la Microbrasserie Mille-Îles, le secret consiste quant à eux à rester dans les bières classiques. « Nous ne suivons pas tous les courants qu’il y a dans l’industrie parce qu’ils ne nous rejoignent pas tous. Nous croyons justement que ce qui fait une partie de notre succès est la simplicité de nos produits », s’exprime Maxime Lapointe, l’un des propriétaires de l’entreprise de Terrebonne.
À ses yeux, il est primordial que le client puisse facilement savoir quelle sorte de bière il achète. « C’est pourquoi nous nous sommes assurés d’inscrire cette information sur le devant de la canette. Ainsi, parmi tous les choix qui sont proposés en épicerie aux clients, s’ils veulent une bière blonde et qu’ils voient rapidement « blonde » inscrit sur notre canette, il y a de fortes chances qu’ils partent avec notre produit. »
Ne pas manquer le bateau
Ces deux microbrasseries confirment qu’il est important de se garder le plus près possible des nouvelles technologies et d’embarquer dans certains courants primordiaux pour se démarquer sur l’échiquier de leur industrie. « Lorsque nous avons pris la décision de passer de la bouteille à la canette, par exemple, nous n’étions pas tout à fait convaincus au début. Aujourd’hui, lorsque nous regardons derrière, nous sommes persuadés d’avoir pris la bonne décision. Si nous avions décidé de continuer d’offrir nos bières en bouteille, nous aurions manqué le train », réagit Maxime Lapointe. Du côté d’Antoine Dubois, il mentionne que ce qui leur a notamment permis de grandir et d’innover a été l’installation de nouveaux équipements pour la production. « Lorsque les gens achètent notre bière, ils veulent qu’elle goûte la même chose d’une fois à l’autre, donc il était essentiel d’obtenir des équipements qui allaient nous permettre d’offrir la qualité à nos clients tout en étant en mesure de produire en plus grande quantité », conclut-il.