Le Complexe Enviro Connexions est là pour longtemps

  • Publié le 30 nov. 2022 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Stéphane Fortier

Ceux qui croient que le site d’enfouissement de Terrebonne, dans le secteur Lachenaie, va disparaître comme par enchantement après la fin du plan de réduction et de valorisation des déchets d’une durée de 25 ans qui a débuté en 2004, et dont le certificat d’autorisation prend fin en 2029, sont mieux de réviser leurs espérances.

De fait, le Complexe Enviro Connexions (CEC), qui occupe un espace de 3 km2 et qui dessert principalement le territoire du grand Montréal, a des projets à long terme. « Il n’a jamais été question de fermeture du site, plaide André Chulak, coordonnateur aux communications au CEC. Nous sommes déjà en train de planifier le prochain projet. Nous évaluons le tout pour assurer un service aux citoyens pour le futur et à long terme. »

Est-ce qu’on prévoit agrandir le site, empiler ou enfouir plus de déchets? « Nous sommes à évaluer tout cela. Nous devons discuter avec les municipalités à ce sujet. Chose certaine, nous sommes là pour rester, assure M. Chulak. Oui, nous gérons des déchets, mais nous sommes les plus importants producteurs de gaz naturel renouvelable au Québec. Nous sommes aussi la plus importante plateforme de compostage de la région de Montréal. Nous compostons plus de 60 000 tonnes de résidus verts annuellement. Nous traitons près de 25 000 tonnes de matières organiques (bacs bruns). Nous gérons, au total, le tiers des déchets du grand Montréal. Nous sommes le seul complexe environnemental du grand Montréal. »

ImageCrédit : Stéphane Fortier
Le CEC est déjà en train de planifier le prochain projet.

Réduction des déchets

Malgré les politiques en lien avec les matières recyclables et le compostage, pas moins de 1,3 million de tonnes de déchets ont été enfouies à Terrebonne en 2019. « D’année en année, c’est assez stable. La population a augmenté, la consommation aussi. La quantité de déchets demeure sensiblement la même à gérer. C’est pourquoi, en matière de gestion de déchets, ça prend des projets à long terme, soutient André Chulak. Les déchets enfouis ici sont des déchets qui vont être valorisés. Il y a plein de belles choses qui sont faites. Ce qu’on ne voyait pas ici il y a dix ans, c’est le compostage, la biométhanisation et, de plus, nous récupérons 12 000 tonnes de matières à l’écocentre de Terrebonne-Mascouche. »

Le méthane

Il y a quelques semaines, un quotidien montréalais rapportait que le LET (lieu d’enfouissement technique) du Complexe Enviro Connexions laissait échapper de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre (GES). « Ici, il n’y a pas de fuite de biogaz. Tout est sous contrôle. Il se peut que des travaux puissent générer des émissions de biogaz. Nous pouvons confirmer que cette situation est circonstancielle et qu’elle n’est pas représentative des efforts menés sur le terrain », justifie M. Chulak. Depuis plusieurs années, le CEC a réussi à réduire fortement ses émissions de GES. « Notre système de captage de biogaz, parmi les plus avancés au monde, permet la récupération de plus de 97 % d’un gaz naturel renouvelable (biogaz composé de 58 % de méthane et de 42 % de gaz carbonique), c’est une très grande performance », se défend André Chulak, ajoutant que le biogaz est lavé.

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Un aperçu du site en été.

Il faut admettre que Terrebonne est devenue la capitale nationale de production de gaz naturel renouvelable au Québec et au Canada. Le gaz est aspiré en continu, nettoyé et injecté directement dans un pipeline de gaz naturel. « L’utilisation de gaz naturel renouvelable remplace celle de gaz naturel de source fossile. Depuis l’installation de ce système, il y a dix ans, ce sont quelque 1,3 million de tonnes d’équivalent en CO2 de GES qui ont été évitées », précise André Chulak.

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Audiences du BAPE

Le Bureau d’audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a mené une audience publique, en 2020, concernant l’agrandissement du site d’enfouissement de Lachenaie. Le rapport au ministre de l’Environnement a été déposé en janvier 2021, et rendu public le 5 février de la même année. Les préoccupations du public y sont répertoriées, notamment les nuisances olfactives, les répercussions sur la santé et sur la qualité de l’air, la gestion des plaintes déficiente et la composition du comité de vigilance qui ne serait pas représentative.

Le BAPE en est venu à la conclusion que l’agrandissement du site était justifié, en raison des besoins en enfouissement de la Communauté métropolitaine de Montréal, la CMM, territoire duquel proviennent en majeure partie les déchets enfouis à Lachenaie. Des audiences nationales ont également eu lieu, en 2021, concernant l'état des lieux et la gestion des résidus ultimes.

Les deux rapports, portant les numéros 359 et 364, sont disponibles sur le site du BAPE : bape.gouv.qc.ca.

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