Les enseignants veulent de meilleures conditions de travail

  • Publié le 21 nov. 2023 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

En grève jusqu’au 23 novembre avec les enseignants du Front commun, de nombreux enseignants du Syndicat de l’enseignement de la région des Moulins (SERM) étaient regroupés dès le 21 novembre à plusieurs endroits pour revendiquer de meilleures conditions de travail. 

C’est notamment devant les bureaux du SERM situés au 575 montée Masson à Mascouche que La Revue a rencontré la vice-présidente du Syndicat, Karine Nantel, ce mardi matin. « Les enseignantes et enseignants nous réclament du temps pour enseigner », affirme-t-elle tout en expliquant que les professeurs demandent une amélioration de la composition de la classe afin de revoir à la baisse le nombre d’élèves en difficulté dans un même groupe.

« Ce que nos enseignantes et enseignants nous disent c’est qu’il y a trop d’élèves avec des besoins particuliers qui demandent plusieurs suivis. Il y a très peu de ressources dans nos écoles présentement. Très peu de personnel de soutien, de professionnels, d'orthopédagogues, d’orthophonistes, on a besoin de ces gens-là qui ont une expertise pour aider les jeunes en difficulté », fait savoir Mme Nantel.  

Guillaume Leone, délégué syndical à l’École aux 4 Vents à Mascouche explique qu’il y a des jours où ils ne sont pas capables d’enseigner leur matière. « On est juste dans une gestion de comportement en classe, surtout au primaire », dit-il. « Quand j’ai commencé ma carrière, on pouvait avoir un élève ou deux qui nous demandait plus de temps et d’intervention individuelle, là on est à 3, 4, 5 parfois en classe. Donc les cas s’alourdissent, l’attention des jeunes est plus difficile, on a besoin d’aide dans les classes pour ça ».  

Plan salarial 

Par communiqué, le Syndicat indique que sur le plan salarial, le gouvernement propose aux enseignants une augmentation de 10,3 % sur 5 ans, alors que l’inflation est estimée à 17,7 % pour cette période. « Les enseignants, comme tout le monde, doivent aussi faire face à une hausse importante du coût de la vie. Les appauvrir n’est pas une condition gagnante pour les attirer et les retenir. Inutile de parler de l’augmentation de 30 % que se sont donnés les députés provinciaux au printemps dernier ou les millions annoncés pour les Kings de Los Angeles », mentionne le président du SERM, Jean-Louis Bray.   

« Les profs ont besoin d’un signal clair du gouvernement en faveur de l’éducation, de leur profession et de l’école publique. C’est pour ça qu’on est debout, réunis à différents endroits dans la région, mobilisés pour nous faire entendre et améliorer notre réseau d’éducation », conclut la vice-présidente du SERM, Karine Nantel. 

Pour information, le Syndicat de l’enseignement de la région des Moulins (SERM-CSQ) représente les quelque 5 500 enseignants du Centre de services scolaire des Affluents (CSSDA). Il compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale aux adultes. 

À noter que d’autres enseignants du Front commun étaient également déployés dans divers secteurs de Mascouche tels que sur le boulevard de Mascouche ou encore à l’intersection du chemin Sainte-Marie et de la rue Amicale. 

ImageCrédit : Laureen Peers
Près d’une cinquantaine d’enseignants étaient notamment présents ce mardi matin devant les bureaux du SERM.

Manifestation 

Lors de leur quatrième journée de grève, le jeudi 23 novembre, 420 000 travailleurs du secteur public, regroupés en Front commun, se sont rassemblés et ont manifesté un peu partout au Québec. Une manifestation a notamment eu lieu à Terrebonne avec plus de 6 000 personnes qui se sont réunies sur la Montée des Pionniers pour prendre la rue et terminer leur marche devant l’hôpital Pierre-Le Gardeur afin de se joindre aux grévistes du réseau de la santé.  

Ils réclament tous que le gouvernement dépose des offres raisonnables à la table de négociation pour permettre aux parties de parvenir à une entente améliorant l’accessibilité et la qualité des services publics.  

« Aujourd’hui, nous sommes près de 600 000 personnes en grève, partout au Québec. Nous écrivons l’histoire avec le plus important débrayage en Amérique du Nord depuis 1983. Ce mouvement qui se fait entendre haut et fort, c’est pour tout le monde. Pour les services à la population, pour soutenir le développement des enfants, prendre soin des personnes âgées, des personnes malades et des plus vulnérables et pour les femmes, qui représentent plus de 75 % des personnes offrant des services dans les réseaux publics », soulignent à l’unisson Patricia Rivest, Steve Garceau et Mathieu Lessard, porte-paroles du Front commun lanaudois 

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Plus de 6000 personnes ont pris part à la manifestation du 23 novembre.

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