Un entretien privilégié avec la PDG de Santé Québec, Geneviève Biron

Philippe Ethier et Geneviève Biron étaient présents lors de l’inauguration du Pavillon de soins palliatifs et de fin de vie. (Photo Médialo – Jason Joly)
Philippe Ethier et Geneviève Biron étaient présents lors de l’inauguration du Pavillon de soins palliatifs et de fin de vie. (Photo Médialo – Jason Joly)

L’inauguration du Pavillon de soins palliatifs et de fin de vie de Saint-Charles-Borromée a été l’occasion pour la présidente-directrice générale de Santé Québec, Geneviève Biron, de venir rencontrer les initiateurs du projet. En compagnie du président-directeur général du CISSS de Lanaudière, Philippe Ethier, Mme Biron a profité de cette visite pour accorder une entrevue à L’Action afin de faire un tour d’horizon sur les enjeux qui touchent la région, mais aussi sur le travail qui est fait pour venir à bout de ces problèmes.

De quelles façons se démarque Lanaudière?

Philippe Ethier:« L’écosystème du vieillissement bouge beaucoup dans la région. Le pavillon de soins palliatifs en est un bon exemple. Des rénovations dans d’autres milieux d’hébergement vont aussi suivre puisque plusieurs établissements sont vieillissants. Il y a également beaucoup d’efforts faits au niveau du soutien à domicile, auprès des ressources intermédiaires, des proches aidants, etc. Je ne dirais pas que nous nous démarquons, mais nous travaillons fort parce que les lits d’hôpitaux sont rares et dispendieux, mais nous devons faire le maximum pour les gens qui en ont besoin. »

Geneviève Biron:« Il faut aussi mentionner la construction de la maison des aînés. Ce sont 288 lits qui seront offerts, tout près, à Saint-Charles-Borromée aussi, et qui font partie des solutions régionales. »

Comment se porte le recrutement de personnel?

PE:« Nous avons de belles avancées au niveau du recrutement. Cette saison estivale a d’ailleurs été, et ce depuis longtemps, notre plus gros événement de recrutement médical avec plus de 60 résidents spécialisés en médecine de famille et des IPS. De plus, depuis plusieurs mois dans le sud de Lanaudière, nous avons retiré 100 % de la main-d’œuvre indépendante et nous terminons cet exercice dans le nord. Nous nous allions également aux élus locaux. Si une infirmière ou un préposé cherche un emploi, je peux lui en offrir un et un lieu de travail, mais le contexte familial vient changer la donne. Les élus nous aident donc à répondre à ces questions. Pour que le recrutement soit durable, il faut que les gens trouvent leur milieu de vie. »

GB:« Le gouvernement a eu beaucoup d’intérêts et de souhaits à élargir à d’autres professions certaines tâches. Par exemple, les pharmaciens ou les infirmières praticiennes peuvent maintenant répondre à plus de besoins de santé. Ce n’est pas seulement le médecin qui a la solution, il s’entoure d’autres professionnels. Ainsi, pour des actes auparavant réservés aux médecins, nous pouvons aller voir le pharmacien ou l’infirmière praticienne et obtenir au moins quelques réponses à nos questions. »

Qu’en est-il des efforts pour la réconciliation?

PE:« La formation du personnel se poursuit dans la région comme ailleurs. Nous avons aussi formé le comité de réconciliation et fait un bilan l’an dernier. À partir de celui-ci, nous avons créé des groupes de travail majoritairement tripartites qui réunissent des membres de la communauté de Manawan, du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière et de nos établissements. Ces groupes traitent des formations, des pratiques de soins culturellement sécurisantes et sécuritaires ou encore des trajectoires de soins. Nous avançons ensemble et les liens sont bons. »

Quelles sont les relations avec Santé Québec?

PE:« Il y a une pénurie, nous ne pouvons pas nous dire qu’un miracle va arriver, donc nous réfléchissons en dehors des cadres que nous avions. Nous parlions tantôt des professions qui prennent en charge des besoins des usagers, mais dans les équipes de soins, nous introduisons aussi d’autres types d’emplois. Par exemple, dans une équipe où il y avait des physiothérapeutes, nous intégrons des techniciens en réadaptation physique. Des changements ont été tentés considérant notre contexte, nos ressources, notre population et nos besoins. Puis, si nous avons un succès ou une recette gagnante, nous partageons cela avec l’équipe centrale à Santé Québec pour voir si des solutions peuvent être reproduites. »

GB:« Je me plais à dire que Santé Québec est le grand « nous ». C’est l’ensemble des établissements. Oui, nous avons une équipe administrative, mais nous sommes là pour coordonner. Le meilleur exemple est la préparation à la période estivale qui apporte son lot de défis. C’est un temps de vacances pour plusieurs, mais les soins et services continuent, alors il faut penser à comment conjuguer avec ça. Par le passé, quand un établissement avait des soucis, il cognait par lui-même aux portes voisines, mais maintenant, nous avons établi un mécanisme pour identifier ce genre de situations et trouver des solutions. Nous avons d’ailleurs observé des changements significatifs durant le dernier été comparativement aux années précédentes. »

Quelles sont vos impressions du pavillon?

GB:« C’est extraordinaire ce qui s’est passé ici puisque ce projet est le fruit d’idées de certaines personnes, mais la collaboration à la fois du milieu des affaires et du communautaire. Ensemble, ils se sont demandé comment innover et bâtir pour rendre plus agréable une situation qui pourrait faire partie de notre parcours de vie. C’est un projet unique et humain qui pourrait en inspirer d’autres dans la province. »

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