Une pertinente initiation à la culture autochtone au cégep

  • Publié le 28 oct. 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Naomie Briand

La culture autochtone est méconnue au Québec. Le département de littérature du Cégep de Lanaudière à Terrebonne a donc décidé de corriger cet impair en mettant sur pied un cours spécialement consacré à la littérature autochtone, incluant un séjour au Domaine Notcimik pour que les étudiants s’imprègnent de la culture. Une expérience qui a profondément touché Shawn Cosentino et Victoria Scattolin.

« Quand j’ai monté ce cours, je suis partie de la prémisse qu’il y avait encore beaucoup à apprendre, mais que je ne voulais pas parler à la place des autochtones », raconte Sophie Courvoisier-Skulska, enseignante de littérature.

Shawn étudie en Arts et lettres, Victoria en Sciences humaines – profil individu. Ils ont tous deux choisi de troquer leur cours régulier de littérature québécoise (le troisième de quatre obligatoires au cégep et habituellement celui qui les introduit à l’Épreuve uniforme de langue) pour ce cours de littérature spécialisé. Aucun des deux ne regrette de l’avoir fait.

« J’ai vécu dans un cadre qui véhiculait les stéréotypes et je voulais les déconstruire. Savoir par quoi les autochtones sont passés, et pourquoi », explique Shawn Cosentino, qui a adoré le ton cru du roman Le vent en parle encore de Michel Jean. Sa collègue, Victoria Scattolin, estime qu’on ne parle pas assez des problèmes autochtones dans la société. « J’ai vu dans ce cours une opportunité d’en apprendre à ce propos. »

Un séjour bouleversant

À une littérature autochtone foisonnante s’ajoutent des films et de la musique, un répertoire riche pour ceux qui souhaitent y prêter attention, mais qui n’est rien comparé à une immersion en personne. Au début d’octobre, 15 étudiants se sont rendus au Domaine Notcimik, à La Bostonnais, en Mauricie, pour plonger dans la culture attikamek le temps de quelques jours. Une expérience de laquelle Shawn et Victoria sont revenus bouleversés. Là-bas, ils ont fait la connaissance de Madeleine Basile, une survivante des pensionnats autochtones, et de son mari, Alain. En leur compagnie, ils ont pu prendre le pouls des traditions et des cérémonies autochtones tout en cohabitant dans leur univers purement nature.

L’histoire des pensionnats leur reste en tête, surtout pour Victoria. « Avoir quelqu’un devant soi qui le raconte, c’est impressionnant », confie-t-elle. Durant trois jours, les étudiants ont constaté que les autochtones ne sont « pas rancuniers » et qu’ils « trouvaient important de montrer aussi le positif » de leur histoire. Une leçon qui a fait bien du chemin dans l’esprit de leurs jeunes invités.

Shawn le dit sans détour : « Je me suis attaché au territoire et à eux (Madeleine et Alain) », et il planifie d’y retourner, peut-être même pour y travailler l’été prochain. « Le retour ici a été difficile », souffle-t-il.

« Après deux ans de pandémie, c’est une proximité qui a fait du bien », note Sophie Courvoisier-Skulska, qui pose un regard fier sur ses étudiants. Ces derniers le lui rendent bien, la remerciant pour son dévouement. « Quand le prof aime sa matière, ça paraît », lui lance Shawn. Personne ne sera surpris d’apprendre que le cours Lire et partir au Domaine Notcimik est chaudement recommandé par ceux qui y sont inscrits cet automne.

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