La gestion de l’offre au cœur des préoccupations agricoles

  • Publié le 28 mars 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Kim Desormeaux

C’est dans un décor champêtre, à la ferme La Fortune, que s’est tenue une conférence de presse, en compagnie d’Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, portant sur la gestion de l’offre et les menaces qui pèsent sur ce système clé de l’agriculture québécoise, le 28 mars. Le ton était clair : il est impératif de protéger ce modèle face aux nouvelles négociations commerciales et aux pressions américaines.

Depuis plusieurs mois, la gestion de l’offre fait l’objet de débats animés, notamment en raison du projet de loi C-282, qui visait à assurer une protection accrue aux producteurs agricoles canadiens. Toutefois, ce projet de loi n’a pas été mené à terme, suscitant de vives réactions dans le milieu agricole. 

« Ce projet de loi était une nécessité pour garantir la pérennité de notre agriculture. Son abandon est une trahison envers nos producteurs », a déclaré Luc Thériault, député du Bloc Québécois dans Montcalm. 

L’un des enjeux majeurs abordés lors de la conférence de presse concerne la position des États-Unis dans les futures négociations commerciales. Rappelons que les producteurs de lait, d’œufs et de volailles ont cédé des parts importantes de leur marché lors des trois derniers accords de libre-échange. À l’approche de la renégociation avec les États-Unis, sans un projet de loi qui exclut de la table des négociations la gestion de l’offre, l’histoire pourrait se répéter et les producteurs québécois deviendraient encore une monnaie d’échange.

« On ne demande pas l’impossible. Ce qu’on demande c’est d’être capable de bien vivre de l’agriculture », mentionne Marcel Papin, président régional de l’Union des producteurs agricoles.  

Les intervenants ont rappelé l’importance du modèle agricole québécois, qui repose sur des fermes à dimension humaine, respectueuses de l’environnement et soumises à des normes sanitaires strictes. Contrairement aux immenses exploitations du Wisconsin, où l’usage d’hormones et d’antibiotiques est beaucoup moins encadré, les fermes québécoises garantissent un lait de haute qualité à prix stable pour les consommateurs. 

Une réponse politique attendue 

Face à ces menaces, le Bloc Québécois prévoit de déposer un projet de loi équivalent à C-282 dès la rentrée parlementaire, lequel sera soumis à une démarche d’adoption accélérée afin de donner un mandat clair aux négociateurs. L’objectif est de garantir, par voie législative, une protection irrévocable de la gestion de l’offre avant l’ouverture des négociations avec les États-Unis. L’appel est clair, tous les chefs de partis aspirant à devenir premier ministre doivent s’engager fermement, sans ambiguïté, à défendre ce modèle agricole. 

« On ne veut plus de demi-mesures. Il faut un engagement clair de tous les partis pour qu’on ne touche plus jamais à la gestion de l’offre dans les négociations commerciales », a martelé Luc Thériault. 

Alors que les négociations internationales s’annoncent ardues, le message envoyé aux dirigeants canadiens est sans équivoque. La survie de milliers de fermes et la souveraineté alimentaire du pays ne peuvent être sacrifiées au profit d’accords commerciaux favorisant les grandes puissances agricoles étrangères. L’avenir de l’agriculture québécoise dépendra des décisions prises dans les mois à venir. 

« C’est notre autonomie alimentaire qui est en jeu. Si on abandonne la gestion de l’offre, on met en péril des décennies de travail et de sacrifices », a conclu Marcel Papin. 

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