Souplesse, équilibre, sommeil, socialisation : la pratique du yoga peut s’avérer précieuse. Encore faut-il choisir la forme qui convient à son corps et à ses capacités. La kinésiologue Vickie Morin, membre de la Fédération des kinésiologues du Québec, nous éclaire sur cette pratique en pleine popularité. 

Un yoga pour chacun 

La première chose à comprendre, selon elle, c’est qu’il existe de nombreuses formes de yoga, et que toutes ne conviennent pas à tout le monde, et ce, peu importe l’âge. « Il faut avoir conscience de sa capacité physique, de ses limitations et de ses blessures passées ou actuelles, explique-t-elle. Mais, ce qui est bien avec cette discipline, c’est qu’il y a toujours un type de yoga qui peut s’adapter à la personne. » 

Parmi les pratiques accessibles aux débutants, elle cite le Hatha Yoga, « un yoga doux, axé sur les postures de base et la respiration », ou encore le Vinyasa Yoga, plus dynamique, « où le fait de devoir se souvenir des enchaînements agit aussi sur la concentration ». 

D’autres formes, comme le Kundalini Yoga ou le yoga chaud (Bikram Yoga), sont également offertes dans plusieurs secteurs de la région, mais peuvent poser certaines limites. « Le yoga chaud, par exemple, n’est pas recommandé pour les personnes intolérantes à la chaleur, ayant certaines problématiques respiratoires ou encore lors de prise de certains médicaments », prévient l’experte qui conseille aussi le yoga sur chaise et les cours dédiés aux personnes de plus de 50 ans proposant des postures adaptées. 

Il arrive aussi que certaines pratiques s’inspirent du yoga sans en être exactement. « Ce n’est donc pas à proprement parler du yoga, mais ça y ressemble fortement, et c’est bien adapté à certains types de profils. Moi-même, en tant que kinésiologue, je m’inspire du yoga dans mon quotidien professionnel. » 

De la méditation, mais pas que… 

Loin d’être seulement une pratique de relaxation, le yoga joue un rôle essentiel sur la santé physique. « Le fait de tenir des postures que l’on ne tient pas dans notre quotidien aide à améliorer l’équilibre, mais aussi l’endurance musculaire », souligne encore Vickie Morin, convaincue des bienfaits du yoga pour les personnes ayant dépassé le cap des 50 ans. 

Ce travail sur l’équilibre est d’autant plus important qu’en vieillissant, la peur de tomber augmente. Le yoga peut ainsi contribuer à diminuer cette crainte. Il a aussi des effets positifs « sur la coordination, la force, parfois même l’endurance musculaire, mais aussi sur le sommeil et la qualité de vie en général ». 

Sur le plan psychologique, le yoga aurait aussi des impacts. « Même si le niveau de preuve est limité, il y a certains effets potentiels que l’on peut remarquer sur la santé mentale. Il y a un véritable volet corps-esprit dans cette pratique, notamment grâce à la méditation. »  

À noter, toujours selon l’experte, que le yoga pourrait toutefois être contre-indiqué en présence de certains troubles de santé mentale, car bien que la pratique de la respiration et de méditation peut être bénéfique pour nombreux individus, elle peut aussi déclencher ou amplifier certains symptômes. 

Être bien accompagné 

En tant que kinésiologue, Vickie Morin insiste sur l’importance de l’accompagnement. « On a envie d’accompagner les gens dans l’autonomie de leur pratique. » Cela passe par un choix éclairé du type de yoga, mais aussi par une régularité dans la pratique. « Je conseille toujours aux gens d’être constants dans les activités qu’ils font et surtout d’avoir de la variété dans ce qu’ils font pour rester en forme. » 

Ainsi, pour celles et ceux qui pratiquent le yoga une fois par semaine, il peut être judicieux d’y ajouter une autre activité physique, comme la marche ou encore la natation. En effet, « ce qui manque peut-être à la pratique du yoga, c’est la composante cardiovasculaire, qui est très importante en vieillissant », indique-t-elle. 

Mais au-delà des bienfaits physiques, le yoga favorise aussi la socialisation, un aspect trop souvent négligé. « Le fait d’avoir une activité comme le yoga pousse les personnes à sortir et à rencontrer d’autres personnes. Ça permet de se connecter aux autres, mais surtout à soi-même. » 

La pratique du yoga n’est cependant pas recommandée à tout le monde. « Je ne le recommande pas aux personnes qui ont des douleurs mal comprises, des blessures non contrôlées, ou des problèmes d’équilibre importants. Ces gens devraient consulter un kinésiologue avant de se lancer. » 

La recommandation des 150 minutes de cardio par semaine 

Même si le yoga apporte de nombreux bienfaits, il ne remplace pas une activité cardiovasculaire régulière. « Il faut rappeler qu’on recommande 150 minutes d’activité physique par semaine, c’est la fameuse règle des 30 minutes par jour », précise Vickie Morin. « Il ne faut pas culpabiliser les gens, car tout le monde ne pourra pas atteindre ce chiffre, mais il faut les encourager à s’en rapprocher le plus possible. » Cette recommandation vise à préserver la santé globale, mais aussi l’autonomie.