Terrebonne interdit l’installation de nouveaux foyers et poêles à bois 

Dans le but d’offrir un environnement plus sain et une meilleure qualité de l’air, la Ville de Terrebonne interdit désormais l’installation de nouveaux foyers et poêles à bois sur son territoire, incluant ceux qui sont conformes aux normes environnementales en vigueur au pays. 

Deux règlements – 1003-013 et 1009-013 disponibles sur le site de la Ville – ont été adoptés par les élus du conseil municipal le 18 mars dernier, dans lesquels on retrouve la mention d’interdiction de tout nouvel appareil de chauffage ou foyer utilisant un combustible solide à l’intérieur d’un bâtiment, incluant les foyers certifiés EPA, ou encore la possibilité de remplacer tout appareil de chauffage ou foyer utilisant un combustible solide si l’appareil de remplacement possède un taux d’émission égal ou inférer à 2.5 g/h de particules fines dans l’atmosphère (EPA 2020). 

« Ces règlements sont une prise de position forte que le conseil municipal a le courage d’assumer parce que la santé de nos citoyens nous tient à cœur, indique le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy. De plus, nous nous devons de protéger notre environnement afin de léguer à nos enfants et aux générations futurs, une ville de Terrebonne saine. Il en va de notre responsabilité en tant qu’élus, mais également en tant que Terrebonniens. Ce devoir incombe à chacun et chacune de nous ». 

Pour la Ville, il s’agit d’une solution concrète en droite ligne avec sa démarche de transition écologique d’autant plus qu’elle a également harmonisé sa règlementation aux normes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). 

« Même les foyers certifiés émettent des particules fines nocives pour la santé publique, à cause de la combustion du bois qui est une source majeure de production de particules fines, nous devions agir », ajoute le président de la Commission de la transition écologique et de l’environnement, Marc-André Michaud. « Il s’agit d’une mesure parmi plusieurs actions menées pour améliorer la qualité de notre air notamment la protection de la canopée, la plantation d’arbres, la déminéralisation, l’électrification des transports, la réglementation sur les moteurs au ralenti, etc. », poursuit M. Michaud.  

Une décision contestée 

Peu de temps après cette annonce, l’Association des professionnels du chauffage d’appoint (APC) a fait savoir qu’elle trouvait « l’approche incohérente et inefficace » de la Ville de Terrebonne, jugeant qu’elle fait « cavalier seul ». L’APC déplore notamment le fait que les citoyens pourront « continuer à utiliser leurs vieux appareils ne respectant aucune norme environnementale », mais qu’il est désormais interdit « d’acheter des appareils certifiés, reconnus pour leur performance écoénergétique ». L’APC souligne la comparaison entre les vieux appareils qui peuvent émettre jusqu’à 100 g/h de particules fines dans l’air et les nouveaux appareils qui ne peuvent pas émettre plus de 2.5 g/h de particules fines. 

Finalement, l’Association invite la Ville de Terrebonne « à faire marche arrière et à adopter une réglementation pragmatique, fondée sur la science et susceptible d’avoir un réel impact sur la qualité de l’air, à l’image de d’autres villes comme Québec et Laval ».  

Elle accuse également la Ville d’avoir adopté cette règlementation sans consulter la population de Terrebonne, car une seule séance de consultation aurait été tenue le 12 mars 2025, sans aucune communication publique préalable.