Une 11e saison pour Sonate 1704

L’ensemble baroque Sonate 1704 entamera, le 19 décembre, sa 11e saison à Terrebonne en présentant L’art de la conversation à trois, une proposition tout à fait surprenante puisée à même un répertoire rare.

C’est avec une excitation palpable que le directeur de Sonate 1704, le musicien Olivier Brault, retrouvera ses complices Dorothéa Ventura et Mélisande Corriveau. « Ce sera une conversation à trois, une surprise pour notre public », assure M. Brault. Plusieurs compositeurs seront joués : Jacques Morel, Michel Mascitti, Marin Marais et Jean-Marie Leclair, pour ne nommer ceux-là. Un répertoire duquel se félicite Olivier Brault.

Et il ne faut pas se tromper : c’est bel et bien le lundi soir que les amateurs sont attendus à la chapelle du Collège Saint-Sacrement, et non le dimanche comme c’en était la tradition. Les imposants emplois du temps des trois musiciens expliquent de changement, alors que leurs carrières individuelles battent leur plein, partout dans le monde.

Cette saison sera foisonnante pour Sonate 1704, qui prendra notamment part aux fêtes du 350e anniversaire de Terrebonne. « J’en suis très heureux! » de lancer Olivier Brault, en expliquant que le concert du 29 octobre 2023, au Théâtre du Vieux-Terrebonne (TVT), en sera un à grand déploiement, à l’image des fêtes du 18e siècle et de la seigneuresse Élizabeth de La Corne, née de Ramezay (1707-1780).

Une véritable expertise

Sonate 1704 a pris vie lors des études doctorales d’Olivier Brault en 2004, à l’Université de Montréal. Une cinquantaine de concerts plus tard, armés d’un impressionnant catalogue d’une centaine de sonates pour violon, les trois musiciens ont développé une véritable expertise dans un créneau très peu exploité au Québec. Terrebonne devient donc, en quelque sorte, une plaque tournante de la musique française de l’époque baroque.

« Je voyais très peu d’initiatives de musique classique pour une si grosse ville », plaide le musicien. Terrebonne, ville de patrimoine et d’histoire, avait besoin de ce genre de produit, ajoute-t-il. « On a reçu une réponse très enthousiaste du public. Nos sonates comblent cette demande. »

Nul besoin d’être un amateur aguerri pour assister aux concerts du groupe. Olivier Brault se fait un point d’honneur d’enrichir les parties musicales d’anecdotes de la Nouvelle-France et de Terrebonne, pour garder vivante ce qu’il appelle la « sensibilité musicale » de nos ancêtres français.

Un musicien populaire

Olivier Brault ne chôme pas. Il revient de Scandinavie, où il a notamment interprété Vivaldi avec l’Ensemble Caprice. Ses collaborations sont multiples, avec des ensembles de partout à travers le monde. Il prenait autrefois l’avion 50, voire 60 fois par an, un rythme qu’il ne peut plus tenir en raison de sa décision, il y a cinq ans, d’enseigner le violon baroque à McGill. « C’est vraiment chouette de voyager moins », se réjouit-il, en ajoutant que Terrebonne est l’« oasis », à laquelle il vient s’abreuver « de beauté et de qualité de vie ».

Il continue de croire au potentiel de développement de la musique classique à Terrebonne, puisque Sonate 1704 n’est plus seul à le faire. L’Orchestre classique de Terrebonne reprend vie, sous la direction de Manon Riendeau, tandis que la présence et la contribution d’Alexandre Da Costa sont remarquées. « Le Festival Stradivaria : le siège social est maintenant à Terrebonne! » s’exclame Olivier Brault.

« C’est un choix que je fais chaque fois que je programme un concert à Terrebonne », précise Olivier Brault. « Si je ne viens ici que pour dormir, c’est stérile. » Et la ville n’a qu’à bien se tenir : Olivier Brault n’a pas l’intention de se priver du plaisir d’y faire résonner ses instruments.

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