Recycler

  • Publié le 1 juin 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Gilles Bordonado

Grosse nouvelle lundi. Le ministre des Transports, François Bonnardel, a confirmé que le REM de l’Est terminerait sa route à Mascouche, ce qui est une excellente nouvelle. On est loin de la coupe aux lèvres et d’interminables études seront menées, mais l’engagement est là.

Saisissons les nuances dans le propos de M. Bonnardel. Il faudra, dit-il, mettre en valeur les « infrastructures existantes », lire recycler celles du Train de l’Est. On spécule ici, mais parle-t-il de réutiliser toutes les gares, les emprises, les rails, les ateliers, les locomotives et les wagons du Train de l’Est? Pourrait-il opter, comme les rumeurs le laissent entendre, pour un tramway électrique au sol au lieu des circuits aériens de CDPQ Infra qui horripilent Montréal? Les locomotives et les wagons pourraient être redéployés sur les lignes existantes de train de banlieue. Tant qu’à recycler, recyclons.

En misant sur l’emprise actuelle du Train de l’Est, le REM de l’Est passerait par l’est de Terrebonne et Repentigny avant de se diriger vers la ligne verte. C’est donc dire que l’arrivée d’une ligne directe vers Mascouche via Laval meurt au feuilleton. La logique des coûts-bénéfices semble favoriser un prolongement de la section nord du REM de l’Est jusqu’au Cégep Marie-Victorin, voire à Saint-François à Laval, près du pont payant de la 25. Ce terminus pourrait recevoir les usagers d’exo de Terrebonne par des voies réservées sur la 25.

On comprend Québec, qui a investi 850 M$ dans le Train de l’Est, de vouloir récupérer une partie de son investissement saboté par CDPQ Infra, laquelle a pris possession du tunnel sous le mont Royal. Son projet forçait les usagers du train à se taper un arrêt au métro Sauvé ou à faire un grand détour autour de la montagne pour entrer au centre-ville. Ce délai supplémentaire de 30 minutes n’explique toutefois pas à lui seul la chute de l’attrait du train, son achalandage annuel maximum de 1,8 million d’usagers étant passé à 113 000 de l’an dernier. La pandémie, la croissance du télétravail et une circulation fluide sur les autoroutes 25 et 40 justifient aussi une bonne partie de la perte de la clientèle.

Mais la situation évolue à vitesse grand V. Une vitesse que l’on retrouve de moins en moins sur la 25 et la 40, qui ont retrouvé une bonne partie du trafic prépandémique, selon Mohsen Nazem, un spécialiste d’exo. Et ça ira en empirant, souligne-t-il, comme l’universitaire Jean-Philippe Meloche. Ce dernier prévoit des réveils douloureux aux automobilistes à la rentrée de septembre. Bien que ces infrastructures soient difficiles à introduire dans des villes pensées pour l’automobile et que la dépendance à l’automobile soit grande, les besoins en transport collectif ne sont pas près de s’estomper, surtout avec la croissance démographique fulgurante de la région. Ce qui n’est pas une raison pour baisser les bras, dira Meloche. Si l’on donne des moyens aux citoyens de troquer leur voiture pour un moyen de transport efficace, accessible et rapide, ils le prendront, surtout s’ils vont au centre-ville, où il est coûteux de se stationner. Offrez-leur un moyen de transport très accessible, confortable, aussi rapide que l’auto, ajoutez le prix de l’essence qui pourrait continuer de monter, et il est garanti qu’ils le prendront. Espérons que le futur REM de l’Est offrira tous ces avantages.

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