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10 mars 2021

Jean-Marc Gilbert - jmgilbert@lexismedia.ca

Le maire et chef de cabinet se défendent, l’opposition exige leur retrait

ENREGISTREMENT COMPROMETTANT

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©archives - La Revue

Le chef de cabinet Alain De Choinière et le maire Marc-André Plante, lors de la campagne électorale de 2017, pour laquelle M. De Choinière était candidat.

La diffusion d’extraits d’un enregistrement dans lequel on entend Alain De Choinière, chef de cabinet du maire de Terrebonne, dire au conseiller municipal Réal Leclerc qu’il pourrait recevoir environ 160 000 $ en indemnité de départ s’il décidait « de ne pas se représenter », ce qui lui permettrait de profiter du bon temps en Floride, fait grandement réagir.

Le cabinet du maire Marc-André Plante a d’abord réagi par voie de communiqué, mercredi matin, affirmant d’emblée que « ce sont les agissements répréhensibles de M. Leclerc qui sont à l’origine de la situation ». Depuis novembre, M. De Choinière « a eu plusieurs discussions avec M. Leclerc afin de lui expliquer que, bien que lesdits événements se soient déroulés en 2005-2006, le maire et le parti ne désiraient plus poursuivre leurs liens avec lui ».

Il est question de voyages de pêche payés en partie par des fournisseurs de la Ville auxquels M. Leclerc a pris part et d’un emprunt de 15 000 $, également contracté auprès d’un fournisseur et non déclaré dans les déclarations obligatoires d’élus. Des événements pour lesquels il n’a jamais été accusé ni au criminel ni en déontologie.

À quelques reprises, il lui a été demandé de faire une sortie publique pour s’expliquer et se retirer du caucus. En février, M. De Choinière lui a dit que sa décision ne pouvait plus attendre, ce qui a finalement entraîné l’annonce de son expulsion de l’ADT, le 5 mars.

Mercredi après-midi, le maire a répondu à des questions de journalistes pour continuer de défendre Alain De Choinière, mais aussi de se défendre lui-même parce qu’il est nommé dans ledit enregistrement. En effet, le chef de cabinet affirme que la proposition a été pensée conjointement avec le chef de l’ADT et maire de Terrebonne.

« Je n’ai pas l’intention de démissionner et surtout pas de m’excuser d’exclure un élu qui a commis des actes répréhensibles en matière d’éthique », répond-il.

Plusieurs demandes d’enquête

Si le chef de cabinet et lui se disent prêts à collaborer à toute enquête qui pourrait être déclenchée, le maire est d’avis que la Commission municipale du Québec (CMQ) devrait s’intéresser aux gestes de M. Leclerc, même s’ils datent de 15 ans.

M. Leclerc, pour sa part, a porté plainte du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) le jour où il a rendu public l’enregistrement.

La ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a réagi en affirmant sur Twitter que le Commissaire à l’intégrité municipale et aux enquêtes (CIME) « va s’enquérir de la situation ». Appelée à clarifier cette affirmation, son attachée de presse Bénédicte Trottier-Lavoie indique que le CIME mènera des vérifications et pourrait, s’il le juge nécessaire, transférer le dossier à d’autres instances comme la CMQ ou le DGEQ.

Retrait exigé

Des conseillers de l’opposition ont aussi réagi  pour réclamer « le retrait du maire Marc-André Plante et de son chef de cabinet, tant que le DGE et la CMQ n’auront pas fait la lumière sur ce dossier ».

« Nous ne les blâmons pas de vouloir expulser M. Leclerc. Nous les blâmons du temps qu’ils ont mis pour le faire et de la manière qu’ils s’y sont pris », a affirmé le conseiller du Mouvement Terrebonne André Fontaine.

Robert Morin indique pour sa part qu’il s’agit « d’une manœuvre électorale qui n’est pas permise par la loi. » Il fait référence à l’article 590 de la Loi sur les élections et les référendums dans une municipalité qui stipule qu’une personne commet une infraction si « par [elle]-même ou par l’intermédiaire d’une autre personne, [elle] obtient ou tente d’obtenir qu’une personne pose sa candidature à un poste de membre du conseil, s’abstienne de le faire ou retire sa candidature en lui promettant ou en lui accordant quelque don, prêt, charge, emploi ou autre avantage ou en lui faisant des menaces ».

L’affaire a également fait réagir sur la colline Parlementaire, à Québec, puisque la députée de Les Plaines, nouvellement ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours, est la conjointe de M. De Choinière. Elle n’avait émis aucune réaction au moment où nous écrivions ces lignes, et son attaché indique qu’elle n’a pas l’intention de le faire étant donné que le CIME a été saisi du dossier.

L’ancien chef intérimaire du Parti Québécois Pascal Bérubé voit, dans cette affaire, des similitudes avec une histoire survenue à Saint-Jérôme. Stéphane Maher a quitté son poste de maire, en janvier, après avoir été reconnu coupable de manœuvres électorales frauduleuses l’automne dernier. En 2017, il avait offert un emploi à deux conseillers si ceux-ci décidaient de quitter la politique. « En cette année d’élections municipales, il faut envoyer un message clair que ce genre de manœuvre est inacceptable », dit M. Bérubé.

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©archives - La Revue

L'enregistrement provient d'une caméra de sécurité installée chez Réal Leclerc, conseiller récemment exclu de l'ADT.

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