Caribou, artisans fromagers

  • Publié le 8 sept. 2025 (Mis à jour le 8 sept. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Mathew Das-Paul et Viviane Mathieu vont transformer le lait de la ferme Caribou en fromage.
Mathew Das-Paul et Viviane Mathieu vont transformer le lait de la ferme Caribou en fromage.

La fromagerie Caribou à Terrebonne a récemment obtenu les certifications nécessaires au démarrage de la construction de sa future fromagerie. 

Il n’y a pas beaucoup de fromageries artisanales au Québec, et encore moins à Lanaudière. La ferme Caribou, en bordure du territoire de Terrebonne, se propose de changer ça. Après avoir reçu les certifications nécessaires, la construction de la future fromagerie a pu débuter pour une première production dès l’automne 2026. 

Au cœur du projet : Viviane Mathieu et Mathew Das-Paul. Fille de l’exploitation, Viviane est co-propriétaire de la ferme avec ses parents Jasmin et Laure. Mathew, lui, ne vient pas du monde agricole, mais a « toujours su que je voulais être dans la gestion d’entreprise », et lorsqu’il a rencontré Viviane, la suite s’est écrite naturellement. Mais l’exploitation de la ferme est réellement multigénérationnelle : outre ses parents, Mathew et elle-même, Viviane explique que ses grands-parents sont vraiment présents. « Mon grand-père est là à toutes les traites, ma grand-mère est là. Elle fait le ménage. Ils font toutes les choses que personne ne pense, mais qu’il faut faire. On est trois générations à travailler ensemble et c’est ça aussi qui est le fun dans une entreprise familiale ». 

Un rêve de petite fille 

La fromagerie et le magasin en construction se trouvent à peine plus d’un kilomètre plus bas que la ferme, de l’autre côté du cœur villageois du secteur de La Plaine à Terrebonne. Pour avoir l’autorisation de les construire, les deux fromagers ont dû gérer un dossier administratif assez lourd : permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, le permis de construire de la Ville et surtout le permis de rejet des eaux usées. Car comme l’explique Viviane, « on n’est pas reliés au réseau d’égouts de la ville donc on a un système autonome, l’eau est traitée, elle est belle, il n’y a plus rien dedans, mais pour installer ça il nous faut un permis du ministère de l’Environnement qui autorise à installer tel système à tel endroit avec telle quantité d’eau. Et c’est ce permis-là qui nous a pris deux ans, mais là on l’a reçu courant juillet (2025) ».  

Mais les deux ans d’attente les valaient car pour Viviane, faire du fromage est presque un rêve de petite fille : « En sortant du secondaire, je savais déjà que c’est ce que je voulais faire, revenir sur la ferme puis construire une usine pour transformer le lait. Depuis toute petite quand on me demandait ce que je veux faire dans la vie je répondais, je veux transformer le lait de la ferme en fromage. C’est tout, il n’y a pas de logique derrière. »  

Actuellement, la ferme Caribou abrite 350 vaches, dont 160 laitières, et produit environ 6 400 litres de lait par jour. « On fait beaucoup d’efforts depuis des années pour avoir un produit de haute qualité, le bien-être animal est au top, le lait est de haute qualité et au final, on ne voit pas le sourire des gens quand ils achètent le produit », stipule Mathew.   

Dans la future fromagerie, qui pourra transformer près de 2000 litres de lait par jour, Viviane a prévu de produire avant tout du bon fromage. Dans un premier temps, la jeune femme proposera trois types « de fromages qui pourront plaire à tout le monde et qui pourront aller sur un plateau ou pour une dégustation ». Car dans la future fromagerie Caribou, les rôles sont d’ores et déjà bien définis : Viviane va s’occuper « de tout ce qui est fabrication en arrière et Mathew va s’occuper de la commercialisation et la mise en marché. Moi je fais un bon fromage et Mathew s’occupe de le vendre ».  

Pour pouvoir produire le meilleur fromage possible, Viviane n’a pas hésité à voyager. En plus, de ses cours de transformation alimentaire au cégep, la jeune femme s’est rendue à plusieurs reprises en Suisse, France ou Belgique pour suivre des formations et apprendre les savoir-faire locaux. Charge à la Lanaudière ensuite d’adapter ses productions pour les rendre véritablement québécoises. Et une fois les premiers produits affinés et prêts, les amateurs de bon fromage auront une nouvelle adresse où aller. 

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