L’élite des métiers formée à Terrebonne vise la médaille d’or

  • Publié le 27 mai 2025 (Mis à jour le 27 mai 2025)
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Samuel Beaumier. (Photo gracieuseté)
Samuel Beaumier. (Photo gracieuseté)

Ils s’appellent Mariaude, Samuel et Justin et ont brillé du 7 au 10 mai 2025, à l’occasion des Olympiades québécoises des métiers et des technologies organisées au Centre de foires de Québec. Parmi les centaines de participants, ces trois jeunes fréquentant le Cégep de Lanaudière et le centre de formation professionnelle des Moulins se sont distingués en se qualifiant dans leur discipline afin de défendre les couleurs du Québec lors de la finale nationale.

Samuel Beaumier : les Olympiades de père en fils

Samuel Beaumier, 19 ans, termine sa quatrième session en Technologie du génie électrique, automatisation et contrôle au Cégep de Lanaudière à Terrebonne. Si son parcours n’a pas toujours été tracé, il semble aujourd’hui avoir trouvé sa voie.

« Dans mon cursus scolaire, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire jusqu’en secondaire 5, explique-t-il. Les choix d’orientation se sont faits par élimination, car avant même de savoir ce que je voulais faire de ma vie, je savais très bien ce que je ne voulais pas faire. Je ne me voyais pas étudier la littérature par exemple alors qu’au contraire, un domaine technique avec de la programmation m’attirait vivement ».

Guidé par son père, lui-même technicien en électricité, Samuel s’est donc tourné presque naturellement vers cette formation au Cégep où il excelle. « Mon père m’a encouragé à faire une technique au cégep pour plus toucher au métier et savoir vraiment à quoi ressemblerait mon travail ». Et Samuel semble avoir fait le bon choix tant son travail est reconnu et les débouchés nombreux (maintenance préventive, contrôle sur chantier, automatisation…). « À la fin de ma troisième année, je verrais bien si je rentre directement sur le marché du travail ou si je poursuis mes études. »

« Les Olympiades c’est de famille. » – Samuel Beaumier

Concernant la participation de son école aux Olympiades, rien n’était joué d’avance. En effet, la compétition n’y étant pas vraiment connue, Samuel a pris son bâton de pèlerin en poussant l’établissement à se lancer dans l’organisation d’une sélection interne. « Il y avait pas mal de gens intéressés et je suis très fier d’en être sorti vainqueur. Les Olympiades c’est de famille alors c’était vraiment important pour moi », confie-t-il. Une fois sélectionné au sein de son établissement, il a pu se confronter à six autres concurrents selon un protocole précis : mesurer, percer, installer les composants électriques, raccorder les entrées et sorties, puis programmer l’automate.

Sa discipline et son sang-froid ont fait la différence : Samuel a décroché la médaille d’or en électronique industrielle, assurant sa place au sein de l’équipe québécoise pour les Olympiades canadiennes, qui se tiendront à Régina du 27 mai au 1ᵉʳ juin 2025. « Je n’ai pas encore trop la pression », raconte-t-il, tout en avouant « avoir ressenti beaucoup d’émotions au moment de la remise des médailles ». Soutenu par son père et un enseignant du cégep, il aspire désormais à « aller peut-être jusqu’en Chine pour la compétition internationale ».

Mariaude Dupuis. (Photo gracieuseté)

Mariaude Dupuis : l’ébéniste qui se veut artiste

À bientôt 20 ans, Mariaude Dupuis a troqué son DEC en arts visuels pour un DEP en ébénisterie au CFP des Moulins. Un changement de cap qui n’a rien du hasard. « J’ai découvert la sculpture de bois dans un projet à l’école, et ça m’a beaucoup intriguée », explique-t-elle. Soucieuse d’en savoir plus sur le métier d’ébéniste, elle se rend donc au CFP pour y passer une journée auprès de Nicola Mainville, professeur et futur entraineur pour le concours. « J’ai tout de suite su que c’était pour moi. C’était comme une évidence », confie la jeune fille aux mains en or.

Pour Mariaude, l’ébénisterie représente l’union parfaite entre créativité et utilité : « Je ne voulais pas créer de la décoration pour la décoration ; je voulais plus que ça. Fabriquer des objets du quotidien, comme des meubles, des boîtes de rangement ou même une petite cuillère allaient donner du sens à ce que je faisais ». La perspective de réaliser un projet de A à Z, de la conception à la finition, l’a convaincue de s’engager dans cette formation de 18 mois, commencée en septembre 2024.

« J’ai tout de suite su que c’était pour moi. » – Mariaude Dupuis 

Élève convaincue par sa formation, tout l’amenait sur la route des Olympiades. En cours d’initiation aux outils manuels, son professeur Nicola lui propose de tenter sa chance. Il croyait en elle et il avait raison. Mariaude, initialement persuadée qu’il s’agissait d’une plaisanterie, comprend vite l’enjeu : « Ça pouvait aller jusqu’au mondial, je me suis dit que c’était une grosse affaire ». Elle choisit de concourir dans la catégorie secondaire, consciente que seuls les postsecondaires peuvent briguer la scène internationale.

À Québec, sept compétiteurs se sont affrontés lors de l’épreuve du « bureau de voyage », une session de 12 heures où chaque geste compte. Les pièces de bois étaient partiellement prêtes, mais des découpes restaient à réaliser. « Même si les autres étaient plus avancés que moi, j’ai refusé de bâcler en voulant aller plus vite pour les rattraper. Je voulais aller à mon rythme et obtenir un résultat minutieux à la hauteur de ce qui me rendrait fière », dit-elle. Bien qu’elle n’ait pas remporté de médaille québécoise, elle s’est tout de même qualifiée pour la finale canadienne grâce au critère d’âge : « Il fallait avoir moins de 21 ans et mes concurrents étaient trop âgés ».

Un palmarès qui n’aurait pas été possible sans son entraîneur bénévole qui l’a suivie parfois trois heures après les cours. « J’ai perçu cet accompagnement comme un cadeau. Il a pris sur son temps personnel pour m’aider et je lui en suis très reconnaissante ».

Plus qu’une simple compétition, cette expérience a conforté Mariaude dans son souhait de devenir artisan créateur, prête à défendre le drapeau québécois et à viser la médaille d’or à l’échelle nationale.

jeune homme qui travaille sur un système électrique
Justin Larose. (Photo gracieuseté)

Justin Larose : une passion électrique

Justin Larose, 18 ans, est en fin de formation en électricité lui aussi élève au CFP des Moulins de Terrebonne. Sorti du secondaire, il a opté sans hésiter pour un DEP plutôt que le cégep : « Je n’aimais pas trop l’école et je ne voulais pas passer ma journée derrière un bureau. Il fallait que je bouge et que je fasse quelque chose de mes mains ». L’électricité s’est alors imposée naturellement lors d’une découverte des métiers en secondaire : « On a eu l’opportunité de découvrir ce qui était proposé à proximité. Parmi tous les programmes qui s’ouvraient à moi, celui-ci m’intéressait le plus ».

Garçon extrêmement motivé, Justin mène un rythme de double journée : travail en entreprise de 6 heures à 14 heures, puis cours de 15 heures à 22 heures, avant de profiter du week-end pour se reposer ou voir ses amis. « Je ne cache pas que c’était parfois très épuisant, mais j’ai fini par m’y faire ».

« Dès que j’ai commencé le montage, j’ai tout oublié. » – Justin Larose

Pour en arriver jusqu’aux sélections canadiennes, il aura fallu l’intervention d’un enseignant en canalisation qui l’a encouragé à concourir. « Il trouvait que j’étais plutôt bon dans le montage ; il m’a demandé si ça m’intéresserait de participer et j’ai rapidement dit oui ». Une fois la sélection locale remportée à l’occasion d’un concours au sein de l’école, Justin se lance dans un entraînement intensif. Après Noël, il consacre deux à trois heures par semaine au concours, sacrifiant parfois une partie des cours pour s’exercer au centre.

Côté épreuve du concours, rien de surprenant pour le jeune homme. Cela consistait en effet à câbler une installation domestique complète : panneau électrique, prises, interrupteurs, moteur, pliage de tuyaux et raccordements.

« La matinée avant l’épreuve, la pression montait ; mais dès que j’ai commencé le montage, j’ai tout oublié », ajoute-t-il. Son calme et sa dextérité lui ont permis de se hisser au premier rang, non pas par médaille québécoise, mais grâce à l’âge de ses rivaux : « Comme mes concurrents étaient trop âgés, j’ai pu me qualifier ».

À quelques jours de la nouvelle compétition, Justin aborde la finale canadienne avec ambition : « Je vais tout faire pour avoir la médaille d’or et me surpasser ». Au-delà de la victoire, il y voit la reconnaissance du travail fourni depuis son entrée au CFP : « C’est vraiment une fierté, car c’est la reconnaissance de tout le travail que l’on fait depuis que nous sommes au centre de formation professionnelle ». Ses parents, fiers, l’encouragent à transformer cette étape en tremplin vers une carrière prometteuse.

La finale canadienne en résumé

Samuel, Mariaude et Justin vont participer, dans l’équipe québécoise, aux Olympiades canadiennes des métiers prévues les 29 et 30 mai, à Regina (Saskatchewan). Plus de 500 jeunes y concourront dans 40 disciplines. L’événement, organisé par Skills/Compétences Canada, inclut des démonstrations, des activités interactives et désignera les meilleurs du pays — certains iront même représenter le Canada au Mondial des métiers 2026 à Shanghai.

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