Tempête Debby | L’heure est au nettoyage à Saint-Lin-Laurentides

  • Publié le 15 août 2024 (Mis à jour le 23 mai 2025)
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Daniel Birru

« Ça me remplit de tristesse de voir ça. » Mathieu Maisonneuve, maire de Saint-Lin-Laurentides, résume la gorge nouée les émotions qui l’envahissent à la suite des inondations qui ont ravagé une bonne partie de la petite municipalité, vendredi soir dernier.

La Revue a rencontré le maire sur la rue Chambord, dans le secteur Lac-Lapierre, au nord de la ville, mardi. Il est presque difficile de croire que quelques jours plus tôt à peine, des centaines de millimètres d’eau se sont abattus sur la ville, tellement le soleil est tapant lors de notre visite.

Visiblement encore émotif de voir l’état de la situation, M. Maisonneuve explique que la pression d’eau a été tellement puissante qu’elle a carrément délogé un garage sur son chemin, au plus fort des ravages de la tempête Debby. « Comme on le voit ici, pointe-t-il, l’eau a fait son chemin sous un garage qui était déjà construit. Elle est passée carrément à côté de l’endroit où elle [devait passer], et on a une résidence qui a été atteinte. » 

La soirée du 9 août a été très mouvementée dans le secteur. L’eau s’est rapidement infiltrée dans les sous-sols de plusieurs résidences, confinant certaines personnes dans leurs maisons et leurs voitures. À leur arrivée, les pompiers ont dû effectuer des sauvetages nautiques pour secourir les gens coincés. 

« L’eau est passée à une vitesse éclair », dit M. Maisonneuve.

Des heures dans sa voiture 

La résidence de Michel St-Pierre a été celle la plus marquée par les inondations. En 43 ans d’habitation dans sa maison, le résident affirme n’avoir jamais vu une chose pareille. « Je ne l’ai pas trouvée drôle », dit-il d’emblée. 

M. St-Pierre nous parle devant tout le contenu de son sous-sol, qui repose aujourd’hui à l’extérieur de sa maison. Il a dû tout vider le 10 août pour laisser la ville y mettre des sacs de sable, à la suite des inondations. « Un des employés de la voirie m’a dit, ‘‘Écoute, là, sors, parce que ça frappe le côté de ta maison. C’est dangereux pour l’infrastructure’’. Je suis allé dire ça à mon épouse, et on est sortis avec le chien. » 

« J’ai refermé la porte pour que l’eau arrête de rentrer, poursuit-il. On voit encore la démarcation. On est donc rentré dans l’auto, mais on ne pouvait pas aller nulle part. On est resté là et on n’a pas bougé pendant à peu près quatre heures. » 

En tout, Michel St-Pierre dit avoir vu au moins quatre à cinq pieds d’eau au-dessus du sol. Il n’a pas pu constater toute l’ampleur des dégâts sur sa propriété avant le samedi matin. 

ImageCrédit : Daniel Birru
Michel St-Pierre a dû vider son sous-sol à la suite des inondations du 9 août dernier.

De nouvelles normes s’imposent 

Mathieu Maisonneuve ne s’en cache pas : des mois de travaux seront nécessaires sur la rue Chambord, entre autres, pour rétablir l’ensemble des dommages. Bien que les travaux routiers pourraient être prêts d’ici quelques semaines, la Ville devra s’attaquer à d’autres étapes, une fois le chemin refait. Selon le maire, le gros défi après la route sera certainement le cours d’eau, qui passait sous la rue, et qui débouche dans le Lac Charbonneau. 

À la suite de la tempête, de nombreux aménagements sur des terrains ont été complètement ravagés par la pression de l’eau. Dans le processus de rétablissement du cours d’eau, la Ville devra faire en sorte de répondre aux nouvelles normes du ministère provincial de la Sécurité publique. Le maire veut donc s’assurer de travailler activement avec les partenaires de la MRC de Montcalm et du gouvernement provincial pour y arriver. Malgré tout, il insiste pour dire que Saint-Lin-Laurentides se remettra de cette difficile épreuve, mais que le meilleur remède pour y arriver sera le temps. 

ImageCrédit : Daniel Birru
Les dégâts causés par les inondations pourraient prendre plusieurs mois à être réparés.

La maison occupée par Marco Gallant est située en parallèle au ruisseau, où le pire de la tempête a eu lieu. Bien que son sous-sol ait été inondé comme celui de ses voisins, la résidence de M. Gallant n’a toutefois pas été aussi affectée que certains d’entre eux. Il dit avoir craint particulièrement pour ses voisins, du côté ouest du ruisseau.  

« Ça fait sept ans que j’habite ici, dit Marco Gallant. Je pense que ça fait trois ou quatre inondations qu’on a depuis que je suis ici. Et là, c’est la grosse. Je suis rendu habitué. » 

Selon M. Gallant, le problème récurrent est que certaines résidences de la rue Chambord empiètent trop sur le ruisseau. Il croit que la ville devrait elle-même reprendre le terrain, ce qui lui donnerait un meilleur contrôle sur l’accès et les décisions à prendre entourant ce ruisseau. Mais le manque de courage de la Ville à cet égard est « triste », selon lui. 

« On veut vraiment soutenir la population de Saint-Lin-Laurentides, parce que c’est une tragédie, ce qui est arrivé ici », conclut Mathieu Maisonneuve, pour qui l’heure est au serrage de coude entre voisins et amis. 

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