Terrebonne inaugure sa station d’épuration ultrarapide

Avant sa désinfection aux UV, l’eau passe par des bassins de décantation afin de séparer les boues de l’eau clarifiée.  Photo Médialo - Julien Tilmant
Avant sa désinfection aux UV, l’eau passe par des bassins de décantation afin de séparer les boues de l’eau clarifiée. Photo Médialo – Julien Tilmant

Le 3septembre 2024, Terrebonne a mis en service sa nouvelle station de récupération des ressources de l’eau, conçue pour traiter plus de 80000m³ d’eaux usées en 12heures grâce à un procédé moderne et innovant. À quelques mois du passage à une exploitation municipale de cette StaRRE, nous avons pu visiter cette installation flambant neuve et quasi inodore. 

Un procédé de haute technologie 

Si l’ancienne méthode de traitement des eaux usées du territoire de Terrebonne s’appuyait sur de vastes étangs aérés où l’eau stagnait près de 30 jours avant d’être rejetée dans la rivière des Mille-Îles, elle repose désormais sur un procédé novateur qui a déjà fait ses preuves ailleurs au Québec et en Europe. 

Avec le procédé de boues activées, les eaux usées sont désormais aspirées par de puissantes pompes jusque dans l’usine, débarrassées des déchets volumineux (lingettes, préservatifs…) et des sables grâce à un système de tamisage, puis aérées dans des bassins où des microbulles insufflées en continu favorisent l’action des micro-organismes.  

Ces bactéries, cultivées sur place, dégradent ensuite la matière organique, générant des boues qui s’accumulent au fond des cuves de décantation, brassées en continu par un bras rotatif pour garantir l’homogénéité des dépôts. Dans le laboratoire d’analyses, techniciens et opérateurs contrôlent en continu la charge bactérienne au microscope, mesurent les MES (matières en suspension) et effectuent des tests de décantation pour ajuster instantanément les consignes de traitement. 

En fin de cycle, l’eau clarifiée traverse une lampe UV surpuissante, réduisant de 42 jours à seulement 8–12 heures le temps de traitement entre l’arrivée de l’eau dans la station et son rejet dans la rivière. «Ici, tout est mécanisé : pompage, filtrage, contrôle en temps réel, ajustement des consignes et déclenchement d’alertes si besoin», explique Louis-Jean Caron, chef de division Assainissement et gestion de l’eau. 

Du l'entrée de l'eau à sa sortie, de puissantes pompes sont nécessaires. Photo Médialo - Julien Tilmant
Du l’entrée de l’eau à sa sortie, de puissantes pompes sont nécessaires. (Photo Médialo – Julien Tilmant)

Vers une exploitation autonome  

Depuis la mise en service, nous faisons appel à un sous-traitant pour gérer l’exploitation de ses installations, mais dès le 2 octobre 2025, quatre opérateurs, un contremaître et un ingénieur à mi-temps assureront la permanence de l’équipe municipale, après une phase de formation intensive», continue le chef de division.  

Afin de garantir un traitement permanent, jour et nuit, une génératrice alimente le site. Le tout est renforcé par un dispositif de vidéosurveillance et un système d’alarme permettant une réactivité immédiate en cas d’incident.  

Parallèlement, la valorisation des sous-produits a été pensée dans une logique écoresponsable. En effet, une partie des boues est réinjectée pour la culture des bactéries tandis que l’excédent est épaissi, déshydraté puis acheminé quotidiennement vers des terres agricoles pour enrichir les sols.  

Le traitement des odeurs quant à lui (et on sait l’importance de ce point quand il s’agit de ce type d’infrastructure) s’appuie sur des biofiltres bactériens. Une fois filtré, l’air est évacué par une cheminée haute qui permet de protéger les habitations voisines. «Cela semble fonctionner, car depuis que la station fonctionne, nous n’avons enregistré aucune plainte des riverains dont les logements sont situés à 150 m du site», continue Louis-Jean Caron. 

Déjà un projet d’extension? 

Imaginée dès 2011 pour répondre à la croissance démographique, notamment portée par le projet de quartier Urbanova, la StaRRE La Pinière peut absorber l’équivalent d’eaux usées de plus de 65000 foyers. La capacité quotidienne de cette nouvelle station est de 80775 m³, soit plus du double de l’ancienne station en occupant douze fois moins de surface. Une prouesse non négligeable. 

Et si ce projet de 134,5 millions de dollars semble terminé, un terrain attenant est déjà réservé pour une extension future. De quoi assurer de nouveaux besoins en cas d’augmentation démographique importante.  

Et qu’en est-il des anciens étangs aérés, situés juste à côté de la StaRRE? «Au vu du prix du foncier sur le territoire, la vente de ces étangs aérés, une fois remis en état, pourrait servir à financer l’extension de l’usine», explique enfin Serges Villandré, directeur général de la ville de Terrebonne.  

Les boues, une fois déshydratées, servent à l'agriculture. Photo Médialo - Julien Tilmant
Les boues, une fois déshydratées, servent à l’agriculture. (Photo Médialo – Julien Tilmant)

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