Une survivante de l’exploitation sexuelle au service de sa communauté

  • Publié le 13 avr. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Kim Desormeaux

Le CALACS La Chrysalide déploie un nouveau programme qui s'inspire de l’expérience menée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), afin d’aider les femmes qui souhaitent se sortir du cycle de l’exploitation sexuelle et des milieux prostitutionnels. En effet, le projet SurVivantes a récemment été mis sur pied pour démystifier les préjugés envers ces victimes et soutenir les organismes, les corps de police et les intervenants gouvernementaux qui souhaitent venir en aide à ces femmes.

« L’idée a pris forme lors d’une journée de concertation régionale, en 2018, lors de laquelle on nous a présenté le programme Les Survivantes du SPVM. C’est à partir de ce moment-là que les partenaires du territoire se sont mis à rêver d’avoir eux aussi une survivante dans leur région, qui accepterait de se prêter à une telle initiative ici, chez-nous », témoigne France Clément, coordonnatrice au CALACS La Chrysalide.

La bonne approche

La semaine dernière, le journal La Revue vous a présenté le parcours d’une femme qui a vécu de l’exploitation sexuelle et qui a réussi à se sortir de ce milieu, avec l’aide d’intervenants de la MRC Les Moulins et du territoire de Lanaudière. Karine Lacourse a accepté de mettre son vécu au service de ce projet porteur. Le but est d’intégrer cette survivante à des rencontres ou des conférences avec des organismes, des policiers ou des intervenants du gouvernement afin de les sensibiliser à la réalité des victimes d’exploitation sexuelle et de les amener à interagir de la bonne façon avec elles. « Des fois, c’est seulement dans la formulation d’une question que l’on perd la confiance de de femmes qui viennent chercher notre aide. Donc, avec Karine, ce qu’on essaie de faire, c’est de trouver les bonnes manières de communiquer avec elles afin de mieux les aider dans leur cheminement vers la sortie de ce milieu. »

Précisons que le projet de SurVivantes ne se veut pas un service d’urgence ou d’accompagnement. « La porte d’entrée pour bénéficier de ce programme, c'est d'appeler ou d’écrire à l’organisme. Et ça doit venir de la part des partenaires, et non pas des femmes elles-mêmes, poursuit France Clément, qui rappelle toutefois que le CALACS agit sur plusieurs fronts et que d’autres services y sont offerts. Une fois la demande reçue, un appel sera effectué afin d'en faire l’évaluation et de vous comment nous pouvons aider la personne ou l’intervenant qui nous a sollicités. Même si nous ne sommes pas un service de première ligne, nous sommes conscientes qu’il est important de réagir rapidement aux demandes qui entrent, parce que si une femme se manifeste et que nous ne la rejoignons pas rapidement, il y a des risques qu’elle reparte et, quand ça arrive, on ne sait pas si nous allons la revoir prochainement. »

Établir un lien de confiance

« Le plus important, c’est que les femmes puissent avoir confiance, et de pouvoir avoir des rencontres avec une professionnelle et avec moi, qui a déjà été dans ce milieu, ça peut ouvrir la discussion et rendre le tout plus simple », conclut Karine Lacourse, agente de développement de projet des SurVivantes et elle-même survivante d’exploitation sexuelle.

Pour en savoir plus sur le CALACS : https://calacslachrysalide.ca/. Vous avez vécu une agression ou vous avez besoin d’aide ? Composez le 1 866 964-7888. Les services d’aide sont gratuits et confidentiels.

 

La semaine dernière, le journal La Revue vous racontait le parcours du combattant de Karine Lacourse. Pendant 10 ans, elle a été prise dans cette boucle terrible qu’est celle de l’exploitation sexuelle et de la consommation. À son rythme et avec l’aide d’organismes de la région, elle travaille depuis trois ans à se reconstruire et à prendre le dessus sur ce passé qui est le sien, mais qui ne la définit pas. Grâce au projet de SurVivantes du CALACS La Chrysalide, elle peut désormais mettre son expérience au service d’intervenants et surtout, de femmes qui souhaitent tout comme elle se sortir de l’exploitation sexuelle et connaître un nouveau départ. Pour lire l’article complet : https://www.larevue.qc.ca/article/2023/04/06/apprendre-a-se-reapproprier-son-corps.

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