Près de 80 000 tonnes de sols contaminés enfouis à Mascouche

  • Publié le 10 mars 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Jessica Potsou

Depuis quelques semaines déjà des dizaines de camions en provenance de la base militaire de Bagotville débarquent quotidiennement à Mascouche pour y apporter des chargements de sols contaminés.

Ce sont un peu moins de 80 000 tonnes de sols contaminés par des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA) qui seront excavés pour être envoyés à Mascouche. 

« Depuis le début des travaux, entre environ 30 et 60 camions par jour sont envoyés pour enfouissement à sécurité maximale chez Signaterre Environnement Inc. », a mentionné la Défense nationale dans un courriel envoyé à La Revue

Bien que la situation soit préoccupante pour les résidents du secteur, il faut savoir que ce site de gestion de sols contaminés est implanté dans la ville depuis déjà près de 20 ans et que ce même terrain a servi de dépotoir dans les années 1970. 

« Signaterre joue un rôle beaucoup plus responsable et surtout beaucoup plus transparent face à la ville que ses prédécesseurs », a tenu à préciser Guillaume Tremblay, maire de Mascouche. 

La gestion des SPFA relevant du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la Ville de Mascouche demande gouvernement provincial de prendre action pour établir des normes claires afin de protéger l’environnement et la santé publique. 

« Je pense que sur la scène québécoise, on a des questionnements à se poser pour savoir ce qu’on doit faire avec les SPFA. Est-ce que c’est correct de les traiter comme on le fait là parce qu’il n’y a aucun critère qui stipule comment les traiter », a ajouté M. Tremblay.  

Le maire a également assuré que la Ville continuera de surveiller le dossier avec le comité de vigilance de la MRC Les Moulins. 

Des mesures de protection prises 

Bien que la gestion des SPFA soit peu règlementée, l’entreprise Signaterre environnement assure qu’elle enfouit les substances contaminées de sorte qu’elles ne se retrouvent pas dans la nature. Ainsi, elles sont enfouies dans des cellules « à sécurité maximale » construites dans « un massif d’argile naturel avec différentes couches de polyéthylène de densité et de différentes couches de drainage ». 

« C’est vraiment conçu pour que l’eau ne puisse pas sortir de ces cellules-là autrement qu’en étant pompée », a expliqué Samuel Roger, directeur général de Signataire environnement, à La Revue

Ce dernier a précisé que l’eau extraite des cellules est directement acheminée vers une usine de traitement des eaux avant qu’elle ne soit jetée dans la rivière. 

« L’eau est traitée et est analysée pour les SPFA spécifiquement […] Je peux vous dire que les résultats sont présentés au ministère de l’Environnement dans nos rapports annuels et qu’on respecte les critères de qualité de l’eau spécifiquement pour les SPFA », a-t-il assuré en ajoutant que l’entreprise collabore avec la Ville de Mascouche, la MRC Les Moulins, le Conseil des bassins versants des Mille-Îles ainsi que la citoyenne vivant le plus proche du site au sein du comité de vigilance.

« Nous comprenons les préoccupations des citoyens et demandons au ministre de s’assurer que toutes les actions nécessaires soient prises pour protéger l’environnement et la santé publique, tout en informant la population de manière transparente. » 

– Guillaume Tremblay 

Qu’est-ce que les SPFA ? 

Les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques, mieux connues sous leurs acronymes francophones (SPFA) et anglophones (PFAS), comportent des milliers de substances synthétiques qui ne se décomposent pas facilement. Ils sont aussi considérés comme étant des « polluants éternels ».  

Selon Environnement et changements climatiques Canada, des études auraient démontré que les SPFA pourraient avoir des effets nocifs tant pour l’environnement que pour la santé humaine. Ils peuvent affecter plusieurs organes et systèmes chez l’Homme, dont le foie, les reins, la glande thyroïde, le système immunitaire, le système nerveux, le métabolisme, le poids corporel, la reproduction et le développement.  

« Les SPFA peuvent être présentes dans l’air, l’eau, les océans et le sol. Elles sont également présentes dans les eaux usées, les eaux de ruissellement des sites d’enfouissement, les boues d’épuration et les sites contaminés. Les humains sont exposés aux SPFA par différentes sources, comme les aliments, les produits de consommation, l’air, la poussière et l’eau potable », a indiqué l’agence fédérale sur son site web.

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