Du dojo de Mascouche au podium mondial de karaté

Fondateur du dojo Karaté Mascouche, François Presseault a réalisé son rêve d’enfant : monter sur le podium d’une compétition internationale. En remportant la médaille de bronze dans sa catégorie, en mai 2025 à Leipzig en Allemagne, il a ainsi marqué l’histoire du karaté canadien.

C’est à l’âge de six ans que François Presseault découvre le karaté, suivant timidement les pas de sa sœur. À l’époque, rien ne laissait présager qu’il deviendrait un jour un athlète de haut niveau. « J’étais un petit garçon très gêné, introverti, et je n’aimais pas vraiment ça. En plus, il faut le dire, je n’étais pas très bon », se souvient-il. Malgré ce constat, le petit garçon s’accroche, s’entraîne davantage et découvre peu à peu qu’avec de la persévérance on atteint ses objectifs.

« Avec le karaté, j’ai commencé à changer, à aller à l’école la tête haute, à me faire des amis, à performer petit à petit. Mon rêve était, déjà à l’époque, de participer aux Championnats du monde et de représenter mon pays. »

Gravir les échelons

Avant d’atteindre les sommets, François est confronté à des performances qu’il estime décevantes. Pourtant, en 2011, avec l’ouverture de son dojo à Mascouche, un tournant s’opère. « Dès ce moment-là, j’ai eu la chance de pouvoir faire du karaté à temps plein et de vraiment prendre le temps de m’entraîner tout en partageant ma passion », confie le champion.

Et les succès de s’accumuler : champion des Amériques à New York en 2022, top 8 aux Championnats d’Europe en 2023 à Londres, puis de nouveau vainqueur aux Amériques l’année suivante. Le rêve mondial se rapproche… jusqu’à la blessure. En août 2024, une déchirure au quadriceps vient tout compromettre.

« Les médecins me donnaient six mois d’arrêt, mais grâce à une acupunctrice, la guérison n’a pris que six semaines. C’était inespéré et ça m’a permis de reprendre l’entraînement pour les Championnats du monde de mai 2025 ».

Une performance historique

À son arrivée en Allemagne, François est frappé par l’ampleur de l’événement : 900 combattants issus de 40 pays. « Rien que d’être là, j’étais ému. Je voyais des gars que je regarde sur YouTube et je me suis même demandé si j’y avais ma place », confie-t-il encore. Soutenu par sa conjointe Alexandra et son coach Shihan Réal, il affronte d’entrée le champion de Pologne, puis franchit les étapes une à une.

En quart de finale, il se mesure au favori allemand. « C’est une machine de combat. Je suis un petit poids lourd à 185 livres, et lui en faisait près de 200. » Mais l’intimidation laisse place à la stratégie : une frappe bien placée au foie lui permet de renverser le match.

La demi-finale contre un Bulgare marque la fin de son parcours, mais François grimpe tout de même sur le podium. « La première fois en 25 ans qu’un Canadien monte sur le podium à ce niveau de compétition », dit-il avec fierté.

Le karaté… bien plus qu’un sport

Avec l’envie que les générations de champions s’enchainent à Mascouche, François aime faire l’éloge du karaté : « Ce n’est pas un sport, c’est une voie, un chemin de vie, un art. Qu’importe ce dont tu as besoin, le karaté te l’apportera. » Et le jeune homme de 35 ans à de quoi être confiant puisque depuis l’ouverture, le dojo est passé de zéro à plus de 400 membres actifs. « Si ce n’est pas moi qui vais aux prochains Championnats du monde, il y a une belle relève que je prépare pour les 4, 8, 12 ans qui viennent. »